Diane 35 va-t-il disparaître des pharmacies ?

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Thomas Morel, avec Raphaële Schapira , modifié à
L'Agence du médicament s'est penchée lundi soir sur le sort de ce traitement et va trancher sans tarder.

>> L'info. Diane 35 va-t-il être interdit ? Ce médicament anti-acné, également utilisé comme pilule contraceptive, serait responsable selon les autorités sanitaires d'au moins quatre morts depuis 1987. Face à l'inquiétude grandissante, les experts de l'Agence nationale de sécurité du médicament se réunissaient lundi soir pour déterminer une fois pour toutes si le médicament présente un risque trop élevé pour les patients par rapport au risque qu'il peut leur apporter. Leurs conclusions devraient être connues mardi. Selon des informations recueillies par Europe 1, l'Agence pourrait bien demander la suspension de la commercialisation de Diane 35.

Un médicament dangereux. Deux visions s'affrontent : Les spécialistes qui disent que, bien utilisé, Diane 35 a toute sa place dans les pharmacies, et ceux qui considèrent son facteur de risques trop important par rapport aux bénéfices qu'il apporte. A en croire certains participants à la réunion de l'ANSM, c'est cette deuxième vision qui serait en train de l'emporter. Les experts considèrent en effet que d'autres traitements contre l'acné aussi efficaces existent, mais qui présentent moins de dangers pour la santé.

Détourné de son usage premier. C'est aussi la conclusion des directeurs des 31 centres hospitaliers universitaires. Selon eux, ce traitement présenterait un réel risque de santé publique, et serait détourné de son usage premier dans 90 % des cas. Un avis qui est d'ailleurs partagé par le professeur Philippe Even, président de l'institut Necker, interviewé sur Europe 1 mardi matin. Selon lui, "il y a quatre morts avérés, mais les statistiques montrent qu'il y a vraisemblablement beaucoup plus".

Philippe Even estime d'ailleurs que les médecins ont, eux aussi, une part de responsabilité dans l'affaire : "J'ai dirigé pendant 30 ans le principal centre de traitement des embolies pulmonaires à Paris. J'en ai vu passer 350 par an. J'ai vu des jeunes femmes se trouver dans cette situation. J'ai eu le grand tort de ne pas communiquer sur ce sujet. Beaucoup de médecins ont fait la même chose, il y a aussi de leur part une vraie responsabilité"