Devant les assises, Evrard reconnaît le viol d'Enis

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La séquestration et le viol d'Enis, 5 ans, en août 2007 à Roubaix, par ce pédophile de 63 ans avait relancé le débat sur la récidive.

Le procès de Francis Evrard s'est ouvert lundi devant la cour d'assises du Nord à Douai pour répondre de l'enlèvement, de la séquestration et du viol d'Enis, 5 ans, en août 2007 à Roubaix.

Condamné à trois reprises depuis 1975 pour des attentats à la pudeur et des viols sur des mineurs, cet homme de 63 ans, a reconnu dès les premières du procès l'ensemble des faits, invoquant des "pulsions" et des agressions sexuelles subies dans son enfance.

"Il est temps de dire que c'est vrai. J'ai toujours un doute, mais je pense qui si on dit que je l'ai fait, c'est que je l'ai fait", a affirmé Francis Evrard, qui avait déjà reconnu pendant sa garde à vue puis le viol de l'enfant. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Libéré le 2 juillet de la prison de Caen après avoir effectué 18 ans de détention pour le viol de deux petits garçons, Francis Evrard avait enlevé Enis le 15 août 2007 à Roubaix et lui avait fait subir des violences sexuelles dans un garage fermé de la ville. L'enfant et son agresseur avaient été retrouvés peu après minuit dans ce local loué par Evrard, partiellement dénudés, grâce à des témoignages qui avaient permis le déclenchement du plan alerte-enlèvement.

Le calvaire du petit Enis avait relancé le débat sur le contrôle des délinquants sexuels à leur sortie de prison alors qu'Evrard était soumis depuis sa libération à une "surveillance judiciaire" qui s'est alors révélée inopérante. L'enquête avait révélé par ailleurs qu'il avait obtenu d'un médecin de la prison de Caen une ordonnance pour du Viagra, dont une plaquette entamée avait été retrouvée dans le garage de Roubaix.

Francis Evrard a récemment écrit au président Nicolas Sarkozy pour lui demander de l'autoriser à "subir une ablation des testicules par chirurgie", une pratique interdite en France. "A mon âge actuel, je n'en souffrirai pas et cela empêchera mes tendances envers les enfants", affirmait-il dans une lettre datée du 21 septembre.

Pour le père d'Enis, Mustafa Kocakurt, Francis Evrard "se fout de la gueule du monde, estime-t-il. Il essaie de se faire passer pour un martyr" à quelques jours de son procès. Selon l'accusation, Evrard avait commencé en 2004 un traitement de castration chimique dans le seul but de bénéficier d'un aménagement de peine et l'avait interrompu en apprenant que sa demande de libération conditionnelle avait été rejetée.

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