Deux salariés de PIP portent plainte

Deux salariés du fabricant de prothèse marseillais, estimant que leur santé a été mise en danger au contact des produits manipulés, ont porté plainte pour blessures involontaires.
Deux salariés du fabricant de prothèse marseillais, estimant que leur santé a été mise en danger au contact des produits manipulés, ont porté plainte pour blessures involontaires. © MAX PPP
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Nathalie Chevance avec Frédéric Frangeul
Ils ont été en contact avec des produits toxiques utilisés à leur insu pour la fabrication des implants.

Ce sont un peu les oubliés de l’affaire PIP. Deux salariés du fabricant de prothèse marseillais, estimant que leur santé a été mise en danger au contact des produits manipulés, ont porté plainte pour blessures involontaires. Ils attendent désormais de savoir si la justice prendra leur plainte en compte ou non.

Ils ont manipulé des produits toxiques

En comparaison des 4.500 plaintes déposées par les victimes de prothèses défectueuses, la voix des salariés de PIP peine à se faire entendre auprès de l’institution judiciaire. Ils sont pourtant des dizaines à avoir été en contact des composants du fameux gel qui servait à la confection des prothèses. Cela se passait en salle blanche, c’est-à-dire la salle de fabrication, où le personnel travaillait à mains nues et avec un simple masque en papier sur la bouche.

Aujourd’hui, les deux anciens salariés qui ont déposé plainte souffrent de problème de peau pour l’un et de complications respiratoires et pulmonaires pour l’autre.

"Aucun contrôle de la médecine du travail"

Pour Me Christine Ravaz, l’avocate de l’un de ces deux plaignants, leur situation mérite l’ouverture d’une enquête. "Les ouvriers manipulaient tous les jours des produits toxiques, tels que des huiles de moteurs, des produits pour les photocopieurs, c’est-à-dire des produits industriels qui nécessitaient de très fortes protections", explique-t-elle. "L’usine était censée utiliser un gel médical et pas des produits destinés à l’industrie. Pour cette raison, il n’y a jamais eu aucun contrôle de la médecine du travail", déplore-t-elle.

Désormais, les victimes attendent désormais la nomination d’un expert judiciaire afin d’établir le lien éventuel entre leur maladie et la manipulation des produits. Si tel était le cas, beaucoup d’autres salariés pourraient à leur tour déposer plainte.