Des jumeaux suspectés de viols en série

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et avec agences , modifié à
Ils ont été écroués après une série d'agressions commises au moins par l'un d'eux à Marseille.

L'INFO. Deux frères jumeaux, nés en 1988, ont été mis en examen et écroués vendredi soir à Marseille pour des viols et des agressions sexuelles que seul l'un d'eux pourrait avoir commis, a-t-on appris samedi de source proche de l'enquête.  "C'est une affaire plutôt rarissime, les auteurs présumés des faits commis étant des jumeaux monozygotes", a expliqué le chef de la Sûreté départementale en charge de l'enquête, Emmanuel Kiehl.

La traque. Les faits, qui avaient connu une accélération récente en début d'année avec trois agressions en trois semaines, ont été commis aussi bien dans les quartiers Nord que dans le centre-ville. Tous deux chauffeurs-livreurs au chômage, Elwin et Yohan, ont nié les faits mais leur ADN commun a été retrouvé sur les lieux de certaines agressions commises entre septembre et janvier, a précisé la même source.

L'un des deux frères, qui n'étaient pas jusqu'à présent connus pour des faits graves, a également été identifié par "une vidéo enregistrée par les caméras d'un bus" des transports en commun marseillais, selon La Provence qui a révélé l'affaire. C'est la localisation d'un téléphone portable qui a ensuite permis de retrouver les jumeaux. Selon les témoignages des six victimes, des femmes âgées de 22 à 76 ans, le mode opératoire était toujours le même : à chaque fois, un jeune homme métis imposait un acte sexuel dans un hall d'immeuble et le téléphone mobile de kla victime lui était alors dérobé. Ces femmes ont reconnu formellement leurs agresseurs sur les images récupérées par la police.

Analyses ADN complexes et "onéreuses". "Il reste à préciser le rôle exact de chacun", a expliqué Emmanuel Kiehl, en précisant que la méthode à utiliser pour différencier l'empreinte génétique de jumeaux monozygotes était "onéreuse" et pratiquée par "peu de laboratoires en France". Selon un spécialiste de l'ADN, cité par le quotidien marseillais, "il existe des différences minimes entre les deux (jumeaux, ndlr), qui se forment au moment du développement embryonnaire". "Pour une analyse normale, on compare 400 paires de bases, le constituant de l'ADN", alors que dans le cas spécifique des jumeaux, "on s'intéresserait plutôt à des milliards", explique cet expert.

Dans un passé proche, la justice marseillaise a déjà confondu d'autres jumeaux grâce à leur ADN. Ces deux frère originaires d'Ajaccio, Marc et Dominique Pantalacci, 21 ans, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille de mercredi à vendredi dans le dossier de la cache d'armes des Galets. Dans ce dossier de trafic d'armes et de stupéfiants instruit par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, l'ADN des jumeaux Pantalacci avait été retrouvé sur plusieurs objets présents dans un box qui servait à entreposer des armes et de la drogue.