Des étudiants pour remplacer les profs

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avec Noëmie Schulz , modifié à
Luc Chatel a annoncé des mesures pour améliorer le remplacement des enseignants absents.

"Il faut enclencher la recherche de solutions dès le premier jour". Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a dévoilé mardi trois mesures pour lutter contre le non-remplacement des professeurs absents. Il en a donné les grandes lignes dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France.

Un vivier de remplaçants

Le ministre estime que pour être plus efficace, le système devrait mettre en place un fichier de contractuels associés qui s'ajouterait à celui des professeurs non titulaires. Luc Chatel dit penser à "de jeunes retraités de l'Education nationale, des étudiants qualifiés ou adultes diplômés", idée qu’il avait déjà avancé sur Europe 1 fin janvier.

Un responsable des remplacements

Chaque chef d'établissement devra désigner un "pilote" chargé du problème des remplacements. Il estime que 50.000 des 857.000 professeurs sont des remplaçants titulaires et que 10% d'entre eux dans le primaire et 20% dans le secondaire ne sont pas assez utilisés. Luc Chatel va aussi "assouplir le dispositif" avec "la possibilité de faire appel à des remplacements interacadémiques". Un professeur de mathématiques de l'académie de Créteil, par exemple, pourra aller faire des remplacements dans l'académie de Paris.

Un pas important pour la FCPE

Cette annonce fait suite à plusieurs démarches d'associations de parents d'élèves qui dénoncent la fréquence des absences non remplacées et envisagent, en banlieue parisienne notamment, de saisir les tribunaux. Selon un rapport commandé par le ministère de l'Education nationale à un cabinet d'audit, sur toute sa scolarité, un élève perd l'équivalent d'un an de cours. Son prédécesseur au ministère, Xavier Darcos, annonçait déjà la création d'une agence nationale remplacement pour la rentrée 2009, idée qui a été abandonnée depuis.

Pour le président de la FCPE, interrogé mardi matin sur Europe 1, "on est sur le bon chemin". Jean-Jacques Hazan s’est félicité que le ministre "dise pour la première fois : il faut se mobiliser". Il a souligné néanmoins que la suppression des postes dans l’Education nationale était une source du problème. Jean-Jacques Hazan avait envoyé une lettre ouverte à ce sujet à Luc Chatel la semaine dernière. Philippe Vrand, président de la deuxième fédération de parents d'élèves en France après la FCPE, la PEEP, estime qu'avant d'aller chercher des retraités ou des étudiants il faut essayer de combler les absences en ayant recours aux professeurs présents dans les établissements.

- Que pensez-vous de la proposition d'avoir recours à des étudiants et des retraités pour remplacer les professeurs absents ?