Des détenues lancent leur "Elle"

Incarcérées à Rennes, des femmes ont pris en main la création d'une revue trimestrielle.
Incarcérées à Rennes, des femmes ont pris en main la création d'une revue trimestrielle. © MAXPPP
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avec AFP
Incarcérées à Rennes, ces femmes ont pris en main la création d'une revue trimestrielle.

Un nouveau magazine. "Comment rester belle en prison", "Tout savoir sur la PSAP" (procédure simplifiée d'aménagement de peine), voilà quelques uns des sujets traités dans le nouveau magazine Citad'elles, le féminin sans barreaux. Cette revue trimestrielle gratuite, dont le premier numéro sera distribué vendredi, a été créé à l'initiative des détenu-e-s de la prison de Rennes.

Des magazines ont déjà été créés dans d'autres prisons. Mais pour la première fois, il s'agit d'une revue écrite uniquement par des femmes et pour des femmes. Le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes est en effet le seul établissement pénitentiaire français qui accueille exclusivement des femmes.

Un magazine par et pour les détenues. Dix à 18 détenues ont participé au comité de rédaction de ce premier numéro, entamé début septembre. Face à elles, 36 pages vierges qu'il a fallu remplir d'idées, de conseils, d'humour. Ce sont les détenues elles-mêmes qui ont choisi les sujets, tient à préciser  Alain Faure, le coordinateur du projet pour les Etablissements Bollec, l'association à l'origine de cette initiative.

Réinsertion et crème de nuit. Première surprise, "on pensait avoir des sujets plus 'girly'", note Alain Faure. Finalement la moitié du magazine est consacré à des sujets moins légers, comme la difficulté de l'insertion professionnelle à la sortie de prison.  "On n'imaginait pas avoir des sujets aussi sérieux, approfondis", ajoute le coordinateur. Mais le magazine va aussi aborder les recettes de beauté, du masque contre les points noirs à la crème de nuit pour les mains, de fabrication maison avec des produits naturels, jusqu'à la confection de poupées de chiffon.

Accompagnées de professionnels, ces femmes qui arrivent en fin de peine "acquièrent l'expérience de la création d'un journal de A à Z", explique Alain Faure. A elles ensuite de former les futures rédactrices qui s'occuperont des numéros suivants après leur sortie.