Des dauphins lestés et coulés

Les trois dauphins ont été retrouvés morts dans la calanque de Morgiou à Marseille.
Les trois dauphins ont été retrouvés morts dans la calanque de Morgiou à Marseille. © MAXPPP
  • Copié
et Nathalie Chevance , modifié à
Les mammifères ont été retrouvés par des plongeuses au fond de la calanque de Morgiou à Marseille.

Deux plongeuses ont découvert trois dauphins morts, lundi matin, dans la calanque de Morgiou à Marseille, rapporte le quotidien La Provence. Coulés à 58 mètres de profondeur, les dauphins étaient reliés par une corde au cou à un bloc de béton. Cette pratique, que les scientifiques de la région soupçonnaient, est désormais avérée.

"Lors de la plongée, à 55 mètres, on a aperçu un peu plus loin quelque chose d'anormal. On s'y est rendu et on est tombé sur les cadavres de trois dauphins qui étaient à 58 mètres de profondeur et qui étaient reliés par la queue par un bout (cordage: NDLR) lui-même attaché à un bloc de béton", a décrit Fabienne Henry, responsable du centre Narval Plongée à Cassis. "On était complètement choqué sous l'eau de voir ça, d'autant qu'il y avait un adulte et deux petits", a-t-elle dit. "Je ne suis pas spécialiste mais ils n'étaient pas là depuis dix minutes, ils commençaient à être un peu abîmés. Ils ont été balancés de la surface, ça me paraît évident", a-t-elle également confié.

Des animaux pêchés à tort ?

Principale hypothèse qui pourrait expliquer tant de précautions pour dissimuler le cadavre de ces dauphins : les mammifères auraient été pris dans des filets maillants-dérivants, qui sont interdits d'usage si près des côtes. La préfecture maritime a indiqué que le parquet de Marseille avait ouvert une enquête dont les investigations ont été confiées à la brigade de surveillance du littoral de la gendarmerie maritime.

Des plongeurs de la gendarmerie devaient récupérer jeudi après-midi les cadavres des dauphins. Ils seront ensuite autopsiés par un vétérinaire pour tenter d'établir la cause du décès. "Ces mammifères sont protégés, les tuer constitue un délit pénal et les coupables risquent une peine d'emprisonnement", a précisé un porte-parole de la préfecture maritime. Ironie du sort : les animaux ont été découverts au cœur même du futur Parc national des Calanques.