Dalil Boubakeur : "la burqa n’est pas une prescription de l’islam"

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le débat sur le port de ce voile ne laissant apparaître que les yeux a été relancé mercredi par plusieurs députés.

Un "vêtement exotique", une "innovation", un voile "étranger à nos traditions" : c’est en ces termes que Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris, a défini la burqa jeudi sur Europe 1. Le débat sur le port de ce voile, qui couvre tout le visage voire tout le corps et ne laisse apparaître que les yeux, a été relancé mercredi par une demande decommission d’enquête déposée par plusieurs parlementaires dont le député PCF de Vénissieux André Gérin.

"Le port de la burqa ne répond pas formellement à une prescription de l’islam. Le mot burqa n’est pas signifié dans le Coran, n’est pas un mot de la tradition de l’islam. C’est une expression vestimentaire anti-islamique, donc avant l’islam, dans une région bien précise qui est l’Afghanistan", a reprécisé Dalil Boubakeur.

Le recteur a donc "déploré" que le port de la burqa se développe en France, y voyant le signe d’une "radicalisation". Ecoutez Dalil Boubakeur au micro de Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1 :

 

 

Faut-il pour autant prendre des mesures et légiférer comme le proposent les parlementaires ? "Une loi s’opposerait à d’autres lois qui sont celles de la liberté d’expression, de la liberté individuelle et des droits de l’homme", a mis cependant en garde Dalil Boubakeur.

Il faut "encourager le débat sur cette question, (...) rendre visible la réalité et la dégradation de la condition des femmes", a réagi de son côté la présidente de Ni putes ni soumises, Sihem Habchi. "Imaginer une seconde une femme qui arrive en burqa à l'école, c'est une horreur. Et dans la rue, c'est une oppression", a lancé, pour sa part, Xavier Darcos le ministre de l’Education.