DSK retrouve sa liberté de parole

La semaine dernière, DSK s'est rendu au Palais de justice de Douai pour contester son contrôle judiciaire.
La semaine dernière, DSK s'est rendu au Palais de justice de Douai pour contester son contrôle judiciaire. © REUTERS
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avec Lionel Gougelot et AFP , modifié à
Le contrôle judiciaire de l'ex-patron du FMI a été partiellement levé par la cour d'appel de Douai.

La cour d'appel de Douai a tranché.. à moitié. Les juges ont décidé mercredi de lever partiellement le contrôle judiciaire de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire dite du Carlton de Lille, l'autorisant uniquement à parler à la presse. Il y a une semaine, l'ex-patron du FMI, mis en examen le 26 mars pour proxénétisme aggravé en bande organisée, s'était rendu en personne au Palais de justice pour contester l'ensemble de son contrôle judiciaire. L'avocat général avait, de son côté, requis la confirmation du contrôle judiciaire et des obligations l'assortissant.

Cette décision est "un premier désaveu juridique et je pense qu'il y en aura d'autres sur le fond", a réagi Me Richard Malka, l'un des trois avocats de DSK. Celui-ci avait notamment interdiction d'entrer en contact avec les autres mis en examen, les parties civiles et les témoins, mais aussi avec tout organe de presse à propos de l'affaire. Il a désormais le droit de parler avec la presse. La cour d'appel a toutefois maintenu "l'obligation de fournir un cautionnement de 100.000 euros" et "précisé les noms des témoins avec lesquels l'interdiction d'entrer en contact est maintenue".

Une mesure "tout à fait étrange"

"La chambre de l'instruction a annulé une mesure qui était tout simplement illégale, qui était une atteinte aux libertés fondamentales", a commenté Me Frédérique Baulieu, l'une des avocate de Dominique Strauss-Kahn, ajoutant que c'était "à lui de décider" s'il allait parler à la presse.

Me Henri Leclerc, un autre de ses avocats, avait jugé l'interdiction de parler à la presse "tout à fait étrange". "Nous sommes dans l'interdiction de parler du dossier dont vous ne cessez de parler", avait-il notamment déploré devant la presse en mars, fustigeant une atteinte à la "liberté d'expression" et à la "convention européenne des droits de l'Homme".

La mise en examen contestée

Au lendemain de la mise en examen de son client, l'avocat avait aussi qualifié la mesure de "vexatoire et inutile". Selon lui, il n'y avait "pas d'élément à charge" contre Dominique Strauss-Kahn, qui aurait dû être entendu en tant que témoin assisté. Me Frédérique Baulieu a affirmé mercredi que la défense de DSK avait encore l'intention de "soulever un certain nombre de nullités, et en particulier celle de cette mise en examen".

Pour DSK, le feuilleton judiciaire va de toute façon se poursuivre : toujours dans le cadre de l'affaire du Carlton, le parquet de Lille a ordonné l'ouverture d'une nouvelle enquête, concernant des faits "susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion", qui se seraient déroulés à Washington en décembre 2010.