DSK : l'enquête pour viol classée sans suite

© MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
Dans l'affaire du Carlton, il reste mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée".

Dominique Strauss-Kahn ne sera pas poursuivi pour viol dans l'affaire dite du Carlton de Lille. Le parquet de Lille a décidé de classer sans suite l'enquête préliminaire pour "viol en réunion" contre l'ex-directeur du FMI.

Une escort-girl qui avait fait état de soupçons de viol lors d'une soirée est en effet revenue sur son récit. D'après les informations du Monde, le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre, a donc décidé de cesser les poursuites. Cette décision de justice clos donc un des volets du dossier. Mais il reste toutefois mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée".

Pas de plainte déposée

Le parquet de Lille avait ordonné cette enquête, confiée à la police judiciaire de Lille sur des faits qui se seraient déroulés à Washington entre le 15 et le 18 décembre 2010, pendant des parties fines avec des prostituées. A l'époque, Dominique Strauss-Kahn était directeur général du FMI.

>>> Carlton : enquête pour "viol en réunion"

Dans le cadre de cette enquête, une escort girl avait clairement évoqué des faits de viols commis par DSK. La jeune femme concernée, de nationalité belge, "n'avait pas déposé plainte" lors de son interrogatoire par des enquêteurs français puis belges fin 2011. Initialement, la plaignante avait seulement expliqué sur procès-verbal avoir refusé un second rapport consécutif à l'ancien directeur du FMI.

DSK a "utilisé la force, c'est-à-dire qu'il me tenait les mains. Il me tirait les cheveux, il m'a fait mal. Je pèse 50 kilos, lui est plus lourd. Je n'ai pas hurlé, mais j'ai dit clairement que je ne voulais pas à plusieurs reprises à haute voix", avait raconté Marie-Anne, pendant son audition, dont Libération s'est procuré les PV

L'escort-girl se dit finalement consentante

Une information démentie par Estelle, une autre escort-girl présente à cette soirée. Aux enquêteurs, elle a donné une version légèrement différente. "J'ai dit à DSK d'arrêter (...) car Marion n'aimait pas". Elle n'a cependant pas "entendu [son] amie dire non".

20.02 Carlton de Lille 1024576

© Reuters

Finalement, Marion est revenue sur ses déclarations. Elle a ensuite "écrit qu'elle était consentante et qu'elle ne déposait pas plainte" dans un courrier daté du 17 août à la Direction interrégionale de la police judiciaire de Lille. Le parquet a donc décidé de classer sans suite la procédure pour "absence d'infraction, (...) l'infraction de viol n'étant pas constituée".

>>> Une ancienne favorite de DSK se confie

"Un scandale médiatique" infondé

Me Henri Leclerc, l'un des avocats de DSK estime que cette décision de justice est conforme à ce que l'ancien patron du FMI pouvait espérer. "Je ne m'attendais pas à une autre décision compte tenu des éléments qui sont dans le dossier que je connais au sujet de ce prétendu viol", a-t-il déclaré.

Et de conclure : "j'étais convaincu qu'il n'y avait même pas lieu de faire une enquête et qu'inévitablement cette enquête serait un jour ou l'autre classée sans suite, même si elle a amené à faire un grand scandale médiatique qui ne reposait sur rien."