Corbeil-Essonnes : le maire en garde à vue

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et Guillaume Biet , modifié à
AFFAIRE DASSAULT - Jean-Pierre Bechter est interrogé à la PJ de Nanterre, comme le révélait Europe 1 mercredi matin.

L'info. Les juges n'ont toujours pas pu entendre en garde à vue l'ancien maire de Corbeil-Essonnes, Serge Dassault, faute d'avoir obtenu la levée de son immunité parlementaire. Mais les magistrats poursuivent leur enquête pour "abus de biens sociaux, corruption, blanchiment et achat de votes". Depuis lundi, cinq personnes ont été interrogées et mercredi, c'est au tour du successeur de l'avionneur, l'UMP Serge Bechter, d'être convoqué au siège de la PJ à Nanterre, selon les informations d'Europe 1. Il a été placé en garde à vue. "C'est une satisfaction pour Jean-Pierre Bechter de pouvoir répondre aux enquêteurs, car le maire de Corbeil-Essonnes fait totalement confiance à la justice pour établir la vérité", a assuré son directeur de cabinet.

Un système frauduleux. Les enquêteurs cherchent à décortiquer le système frauduleux prétendument mis en place à Corbeil-Essonnes par Serge Dassault. Et l'affaire, qui a commencé avec des enveloppes d'argent liquide et des chèques qui avaient été distribués aux jeunes en échange de la promesse de leur vote, a pris une autre dimension. Les soupçons de la justice vont désormais au-delà de ces exemples rapportés par des témoins.

Trois millions d'euros en chèques. Sa "générosité", comme dit Serge Dassault, a fini par attirer l'attention de Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances. Les juges ont ainsi retrouvé la trace d'une dizaine de chèques pour un montant total de trois millions d'euros. Ces sommes auraient été versées à deux intermédiaires sur des comptes à l'étranger, ouverts au nom de leurs proches.

De l'argent non déclaré. Officiellement, il s'agit de dons, qui ont d'ailleurs été actés chez le notaire de Serge Dassault. Problème : personne n'a jamais déclaré cet argent au fisc et les actes notariés auraient été rédigés bien plus tard. Quant à ces millions, ils n'auraient finalement pas été reversés aux électeurs mais gardés par les intermédiaires. D'où les règlements de comptes qui ont suivi à Corbeil-Essonnes.

Dassault prêt à s'expliquer. Serge Dassault, de son côté, se dit victime de racket. Il pourrait s'en expliquer devant les juges d'instruction. Le sénateur a d'ailleurs affirmé dans une tribune dans Le Figaro se tenir "à la disponibilité immédiate de la justice".

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