Clearstream : un ex-d'Airbus accuse Gergorin

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avec AFP

L'ancien vice-président d'Airbus Philippe Delmas a redit mercredi devant la cour d'appel de Paris sa conviction que c'est son ancien rival, Jean-Louis Gergorin, qui a monté l'affaire Clearstream en vue de lui nuire, dans un contexte de rivalité industrielle. "L'affaire Clearstream, c'est la destruction de ma carrière et de ma réputation", a répété Philippe Delmas, dont le nom figure sur les listings bancaires falsifiés, laissant croire qu'il trempait alors dans de sombres affaires de corruption.

Interpellé à l'aéroport de Toulouse-Blagnac le 7 mai 2004, alors qu'il assistait aux cérémonies d'inauguration du site d'assemblage de l'Airbus A380, Philippe Delmas a été la seule personnalité citée dans les listings Clearstream à avoir été placée en garde à vue par le juge Renaud van Ruymbeke. A l'époque, a-t-il raconté mercredi, "je sais instantanément que je dois cela à M. Gergorin. "Pour l'ancien haut responsable d'Airbus, Jean-Louis Gergorin souhaitait, en le salissant, causer par ricochet "un préjudice irrécouvrable à M. Forgeard", alors président d'Airbus. Philippe Delmas faisait alors campagne pour que Noël Forgeard accède à la vice-présidence d'EADS.

"Pourquoi Jean-Louis Gergorin a-t-il choisi d'aller voir le général Philippe Rondot pour qu'il enquête sur les listings ? Réponse de Philippe Delmas : "ce qui l'intéressait dans le général Rondot, c'était sa caution mais pas sa compétence" en informatique ou en finance.Et puis, lorsque le général Rondot a commencé à avoir des doutes, il a vu qu'il était "temps de changer de monture : le juge van Ruymbeke était une cible idéale". Il lui a donc fait parvenir les listings.