Chatel s'attaque au décrochage scolaire

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avec Noémie Schulz , modifié à
De plus en plus d'élèves quittent chaque année le système scolaire. Un problème difficile à gérer.

Luc Chatel déclare la guerre au décrochage scolaire. Le ministère de l’Education nationale a dénombré plus de 300.000 élèves qui ont quitté le système éducatif entre juin 2010 et septembre 2010. Un chiffre d'autant plus inquiétant que le problème du décrochage est très difficile à gérer.

Dans son cabinet, le psychiatre Philippe Jeammet a très souvent reçu des décrocheurs, ces élèves qui n'arrivent plus à se lever le matin, à franchir la porte du collège ou du lycée. Et contrairement à ce que beaucoup d'adultes ont tendance à croire, ce décrochage peut être le signe d'un profond malaise. "L'anorexique va se priver de nourriture. Le décrocheur scolaire va se priver de la nourriture scolaire en ayant le sentiment qu'après tout, c'est son choix, ça le regarde. Alors qu'il na pas choisi", explique ce spécialiste de l'adolescence.

"Il n'a fait que se protéger de la peur, de se confronter à son impuissance. C'est pour ça qu'il faut l'aider", assure Philippe Jeammet.

"Il y a une peur de ne pas être à la hauteur", selon le psychiatre :

Mais apporter une aide aux élèves décrocheurs n'est pas toujours évident. Dans le lycée Paul Valéry à Paris, une dizaine d'élèves ne viennent plus en cours. "Quelques fois, on propose à un élève de changer de voix. Ça lui redonne confiance. C'est du cas par cas. C'est un peu difficile de trouver des solutions globales", déplore la proviseure Claudine Vuong.

Cette directrice d'établissement reconnaît parfois un "constat d'échec" lorsque le lycée n'est pas parvenu à faire raccrocher un élève. Dans ces cas-là, "on n'est pas fiers de nous", résume-t-elle.

Pour le premier syndicat de chef d'établissement, il est temps que le ministère s'attaque à ce problème vieux de 20 ans, avec comme pour la violence scolaire, ou le harcèlement, l'organisation d'états généraux, pour lancer une politique nationale.