Céline et Sarah ne sont pas "ambassadrices"

© MAXPPP
  • Copié
avec Aude Leroy , modifié à
- Libérées de République dominicaine, elles devaient créer une association anti-drogue.

"Céline et Sarah sont motivées et ensemble, nous allons faire bénéficier les jeunes de notre pays de cette dramatique expérience". Il y a un an, Alain Joyandet, alors secrétaire d'Etat à la Coopération, accueillait en grande pompe Céline et Sarah, deux jeunes Françaises condamnées en République dominicaine pour trafic de drogue et dont il avait obtenu la libération. Un an après, la "dramatique expérience" n’a finalement servi à personne.

Et pour cause. Selon les informations recueillies par Europe 1, Céline et Sarah ne sont jamais devenues "ambassadrices de la lutte contre la drogue, de la prévention en direction des jeunes", comme l’avait annoncé Alain Joyandet.

L’association, qui devait porter les noms des deux jeunes filles, et même être dotée "d’un certain nombre de moyens", selon les termes du secrétaire d’Etat à la Coopération, n’a jamais vu le jour. "Je n’ai pas d’éléments qui me permettraient de dire que l’association existe vraiment", a confirmé Me Gilbert Collard, l’avocat de Céline et Sarah, joint par Europe 1.

"Ce qui comptait, c’était qu’elles soient libérées", reconnaît aujourd’hui l’avocat. Avant de contre-attaquer : "ce qui est dommage, c’est que, dans l’ombre, il y a d’autres prisonniers qui n’ont pas eu la chance d’habiter une région où il y avait eu une campagne qui pourrait être exploitée", n’hésite-t-il pas à dire aujourd’hui.

D'autres Français toujours détenus

Au moment de la libération de Céline et Sarah, Alain Joyandet était en effet candidat aux élections régionales en Franche-Comté. Le secrétaire d’Etat a été "démissionné" durant l’été par l’Elysée, après plusieurs scandales, notamment autour de l'utilisation d'un avion privé.

Reste que l’accord d’extradition, signé entre la France et la République dominicaine en 2009 pour Céline et Sarah, est toujours valable. Et qu’il pourrait bénéficier à 20 autres Français toujours détenus dans ce pays, "aux parents desquels on avait promis de faire tout ce qu’il fallait et pour qui on ne fait rien", déplore Me Collard.