Ce policier avait dénoncé le Stic

© Ministère de l'Intérieur
  • Copié
avec Guillaume Biet , modifié à
Philippe Pichon comparaît jeudi pour avoir transmis à la presse deux fiches du dossier controversé.

Le Stic, c’est le Système de traitement des infractions constatées. Ce fichier est très régulièrement consulté par la police dans le cadre d’enquêtes. Le problème, c’est que ce fichier controversé n’est pas forcément réactualisé. C’est pour mieux dénoncer ces dysfonctionnements que Philippe Pichon avait sciemment donné en 2008 à la presse les fiches totalement obsolètes de Johnny Hallyday et Djamel Debbouze. Mis en examen pour "violation du secret professionnel", le fonctionnaire va défendre jeudi sa démarche devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

"Un geste citoyen", selon lui, face à une hiérarchie restée sourde aux multiples rapports qu’il a rédigés. Philippe Pichon assume sa faute, mais refuse d’être condamné. "Je reconnais parfaitement la violation du secret professionnel, mais je dis simplement que j’avais des raisons de commettre cette violation. J’avais alerté en interne ma hiérarchie en disant que le Stic, dans sa pratique, est un fichier illégal. Il y a un article du code pénal qui vous permet dans des cas très particuliers de justifier la commission d’un délit."

Il attaque le ministre de l’Intérieur

"Mon chef était au courant par écrit", insiste Philippe Pichon "Le procureur l’était également. Face à la surdité ambiante de mes autorités administratives, j’ai décidé, comme le prévoit parfois même la cour européenne des droits de l’homme, d’expliquer au citoyen que le fichier Stic est liberticide, pour telle ou telle raison."

Ecoutez Philippe Pichon :

En clair, Philippe Pichon estime qu’il n’a fait que son devoir et réclame l’abandon des poursuites. Par ailleurs, l’homme est toujours suspendu de ses fonctions, alors que le tribunal administratif a ordonné sa réintégration dans la police l’an dernier. Il a donc assigné en justice le ministre de l’Intérieur.