Carlton : enquête pour "viol en réunion"

L'affaire du Cartlon de Lille déborde à Washington. C'est dans la capitale américaine que des faits de viol en réunion auraient pu être commis.
L'affaire du Cartlon de Lille déborde à Washington. C'est dans la capitale américaine que des faits de viol en réunion auraient pu être commis. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Le parquet veut éclaircir des faits qui se seraient déroulés à Washington fin 2010.

Au départ constitué de faits de proxénétisme, l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn est impliqué, pourrait en fait concerner des faits de viol en réunion. Le parquet de Lille a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête parlementaire dans ce sens.

Les faits supposés, relevés par les juges d'instruction en charge de cette affaire de proxénétisme aggravé, auraient été commis entre le 15 et le 18 décembre 2010 à Washington au cours d’une soirée à laquelle participait notamment Dominique Strauss-Kahn. Et le parquet de Lille a fait savoir dans un communiqué que les faits concernés sont "susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion".

Deux prostituées belges

Ces faits sont relatifs aux témoignages de deux prostituées belges ayant participé à un séjour à Washington en décembre 2010 en compagnie de Dominique Strauss-Kahn, Fabrice Paszkowski, David Roquet, et du commissaire Lagarde, tous concernés par l'affaire du Carlton de Lille. Ces témoignages avaient été recueillis par les policiers belges en décembre dernier, dans le cadre d'un accord avec la justice française.

L'une des deux jeunes femmes, qui n'a toutefois pas porté plainte, indique y avoir subi lors d'une soirée, le 16 décembre 2010, certains actes sexuels de manière non consentie. Il s'agit d'une tentative de sodomie de la part de Dominique Strauss-Kahn, pendant qu'un autre participant lui tenait les poignets pour l'empêcher de se débattre. "Je n'ai pas hurlé mais j'ai clairement dit à haute voix que je ne voulais pas", avait déclaré sur PV la jeune femme. L'autre escort-girl belge, présente dans la même chambre et qui était interrogée par le quotidien Le Parisien le 13 mai, a déclaré de son côté que si sa collègue "avait vraiment et clairement dit non", elle serait "intervenue, bien sûr".

"Une volonté acharnée conduisant à la perte d'un homme"

Les choses se compliquent donc encore un peu plus pour l’ancien patron du FMI, déjà mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", des faits passibles de 20 ans de réclusion criminelle en cas de procès en cour d'assises. Le viol est également passible de 20 ans de réclusion en cour d'assises.    

Les avocats français de Dominique Strauss-Kahn ont accusé lundi justice et médias d'être "mus par une volonté acharnée conduisant à la perte d'un homme". "Cette enquête établira que Dominique Strauss-Kahn n'a jamais commis des faits de violence ni eu quelque relation que ce soit sans le consentement de ses partenaires", ont également affirmé dans un communiqué conjoint Mes Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc.