Cantines : "double peine pour les chômeurs"

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INTERVIEW E1 - "Beaucoup de communes ne peuvent pas accueillir la totalité des enfants qui le demandent. Elles doivent donc établir des critères. Et beaucoup de communes ont décidé de ne pas accueillir les enfants dont l'un des parents est au chômage". C'est le constat que dresse, et déplore, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, qui a publié jeudi un rapport sur l'accessibilité des cantines. "Leur idée c'est 'on n'a pas assez de places, donc on ne peut pas accueillir tout le monde et un chômeur peut s'occuper de son enfant le midi'", explique-t-il, n'y voyant pas forcément un critère financier.

Mais "c'est une double peine pour les chômeurs. Un chômeur qui ne travaille pas, il cherche du travail", regrette Dominique Baudis. Et d'ajouter : "par ailleurs, pour les enfants, c'est très difficile à vivre. Quand ses camarades lui demandent pourquoi il ne va plus à la cantine, il répond : 'parce que mon père est chômeur'. C'est très discriminant". Le Défenseur des droits propose ainsi une réforme qui stipule "que là où existe un service de restauration scolaire, il soit ouvert à ceux qui le souhaitent". "On ne peut pas accueillir un enfant, et pas un autre, au prétexte que les parents n'ont pas d'emploi", insiste-t-il. Dominique Baudis rappelle, par ailleurs, que cette pratique constitue une discrimination passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

>> Inégalités à la cantine, repas de substitution adaptés aux religions... Pour plus de détails sur le rapport rapport, c'est ici.

Le Défenseur des droits lance par ailleurs un appel aux familles dont les communes font payer l'intégralité du cout de la cantine, soit environ 8,50 euros. "Qu'elles viennent vers nous, nous pouvons jouer un rôle de médiateur".