Camaret tente d'inverser les rôles

L'ancien prof de tennis, Régis de Camaret, a nié toute agression sexuelle sur ses anciennes élèves.
L'ancien prof de tennis, Régis de Camaret, a nié toute agression sexuelle sur ses anciennes élèves. © Max PPP
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et Chloé Triomphe , modifié à
Jugé depuis jeudi, l'ex-prof de tennis a nié toute agression sexuelle sur ses anciennes élèves.

Il a la voix chevrotante d'un homme de 70 ans mais la dénégation ferme. L'entraîneur de tennis, Régis de Camaret est jugé depuis jeudi devant la cour d'assises de Lyon pour viols et tentatives de viols sur plusieurs de ses anciennes élèves, dont Isabelle Demongeot. Mais devant la cour, il a livré une toute autre version qu'aux enquêteurs, tentant de renverser les rôles.

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"J'ai failli à mon rôle d'enseignant"

Une version difficilement crédible qu'il avait donné lors de ses précédentes déclaration, notamment en garde à vue et devant une psychologue qui l'a examiné en 2007. venue rapporter son examen psychologique à la barre jeudi après-midi, la spécialiste rapporte les termes "curieux" employés par l'accusé.

"Je me suis fait piéger. J'ai été débordé par l'engouement de toutes ces jeunes filles. J'aurais dû leur fermer la porte avant", témoigne-t-il. Et d'ajouter : "J'ai fait une grosse erreur. Je me suis laissé entraîner dans une situation que j'avais du mal à maîtriser. J'ai failli à mon rôle d'enseignant". Des propos que résume l'avocate générale par cette phrase : "donc si je comprends bien, tout ça, c'est la faute de ces gamines de 13 ans ?"

"Juste un bisou dans le cou"

Devant l'agacement perceptible du président de la cour d'assises, Régis de Camaret s'empêtre dans des explications scabreuses. Il assure n'avoir jamais eu de "geste déplacé". "J'ai eu le tort d'accepter de monter dans la chambre d'une fille qui était amoureuse de moi. Elle s'est assise nue sur mes genoux. Mais si j'ai posé mes mains sur elle pour des caresses, ce n'était pas dans un but sexuel", a-t-il déclaré à la barre.

Pour une autre plaignante, Régis de Camaret reconnaît lui avoir fait "juste un bisou dans le cou, mais ça n’a jamais été plus loin que ça."

"Ça me parait assez ahurissant"

Une ligne de défense qui laisse perplexe les avocats des deux plaignantes. "C'est sa conception, son sentiment, c'est son système de défense. Ça me parait assez ahurissant et extravagant d'entendre un accusé qui est quand même un adulte de 70 ans, dire aujourd’hui que des enfants qui avaient 10 11 ou 12 ans à l'époque des faits l'avaient harcelé, qu'il a été contraint de passer à l'acte", commente Me Giudicelli, avocat de Karine P., interrogé au micro d'Europe 1.

Assises au premier rang, les victimes du coach n'en reviennent pas non plus. Elles donneront leur version des faits vendredi après-midi. Isabelle Demongeot, qui avait, la première, dénoncé les faits, témoignera, elle, comme simple témoin. Les viols qu'elle dit avoir subis sont prescrits.