Budget : dure, dure la rentrée pour les étudiants

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AW avec AFP , modifié à
CHÈRE RENTRÉE - Selon l'Unef, les dépenses des étudiants augmentent de 2% pour cette rentrée... un chiffre quatre fois supérieur à l'inflation.

L'INFO. Pas facile d'être étudiant en cette rentrée 2014. Dans un rapport de l'Unef dévoilé dans le Journal du dimanche, le premier syndicat étudiant dénonce la hausse du coût de la vie pour les étudiants à la rentrée. Entre la hausse des loyers de petites surfaces, le gel des bourses, les étudiants sont de plus en plus obligés de travailler à temps plein pendant l'année.

Un budget qui augmente quatre fois plus que l'inflation. "Les dépenses des étudiants augmentent de 2% par rapport à la précédente rentrée", souligne l'Unef. Un chiffre quatre fois supérieur à l'inflation, selon le premier syndicat étudiant. "L'augmentation des loyers et des frais obligatoires (frais d'inscription, ticket restaurant, sécurité sociale...) pèse dans le budget des étudiants", poursuit le syndicat. 

Trois étudiants sur dix travaillent à temps plein. L'Unef s'alarme de l'intensification du salariat étudiant. Près d'un tiers (29,6%) des étudiants salariés occupent ainsi un emploi à temps plein pendant l'année universitaire, contre un cinquième (18,5%) en 2006, selon les données récoltées par l'Unef. Interrogés sur leurs motivations, ces étudiants sont 51,3% à juger qu'avoir un emploi est "indispensable pour vivre", contre 40% en 2011.

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Le loyer, premier poste de dépense. Le loyer est la première dépense des étudiants, qui y consacrent en moyenne 53% de leur budget, selon l'Unef, pointant une hausse des loyers sur les petites surfaces de "3,1% à Paris et 2% en province". Globalement, un étudiant doit débourser 799EUR par mois pour subvenir à ses besoins, soit 48% du salaire médian contre 43% en 2011.

Le gouvernement critiqué. "Si le coût de la vie augmente à la rentrée c'est de la responsabilité du gouvernement, notamment quand il augmente les frais obligatoires d'un côté et gèle les bourses de l'autre", dénonce William Martinet, président de l'Unef. Bien que le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon ait annoncé que 77.500 étudiants accéderont à la bourse cette année, l'Unef exige une "revalorisation du niveau des bourses". "L'engagement du président de la République était de mettre en place une 'allocation d'autonomie'", rappelle William Martinet, soulignant qu'il ne lui restait que "deux rentrées pour le faire".

Dans la journée, Benoît Hamon et la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Geneviève Fioraso ont annoncé la revalorisation de "l'ensemble des bourses sur critères sociaux à hauteur de 0,7% en septembre". "Il s'agit d'une décision forte en faveur du pouvoir d'achat", clament-ils dans un communiqué conjoint, en rappelant que "l'amélioration de la situation sociale des étudiants (était) une priorité de l'action du gouvernement".