"Bienvenue à Shitland" démantelé

Le trafic a pu être démantelé après huit mois d'enquête
Le trafic a pu être démantelé après huit mois d'enquête © DR
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avec Guillaume Biet , modifié à
La cité des Boullereaux était considérée comme le deuxième plus gros point de vente d’Ile-de-France.

Les policiers du Val-de-Marne viennent de mettre un coup d'arrêt au trafic de drogue de la cité des Boullereaux, à Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées et seize écrouées dans ce deuxième plus gros point de vente de cannabis en région parisienne après Sevran, cité des Beaudottes.

Deux frères de 23 et 29 ans qui dirigeaient tout depuis l’étranger et qui étaient déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt font partie de ce coup de filet. 134 kilos de résine de cannabis ont également été saisis. 

Huit mois d'enquête ont permis de faire échec à ce trafic parfaitement rôdé et organisé dans les moindres détails. Cette cité était d'ailleurs au cœur du plan de lutte contre les stupéfiants lancé par le Préfet de police, Michel Gaudin.

Un trafic parfaitement rôdé

Shitland

"Bienvenue à Shitland", c’est par ces mots tagués sur les murs des cages d’escaliers que les clients étaient accueillis dans les tours occupées, entre autres, par des dealers dans la cité des Boullereaux.

Idéalement desservie par l’autoroute A4 et par le RER E, cette cité était fréquentée par de nombreux acheteurs car "la drogue vendue y était réputée être d’excellente qualité", précise un enquêteur.

Dès son arrivée, le client était pris en charge sur le parking où des guetteurs le guidaient jusqu’au bon immeuble. Là, il pouvait subir une palpation, en cas de doute des trafiquants. Des consignes taguées sur les murs de l’escalier lui indiquaient la marche à suivre : "préparez vos billets et dépliez-les. Merci !". Comme dans un "jeu de l'oie", "il y avait une véritable prise en charge" des clients, a commenté sur Europe 1 le commissaire Thierry Galy, chef de la sûreté territoriale du Val-de-Marne.

Jusqu'à 30.000 euros par jour

D’après les enquêteurs de la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, qui ont procédé à plusieurs mois de surveillance, le réseau pouvait servir jusqu’à 150 clients par jour, pour un chiffre d’affaire quotidien capable d’atteindre 30.000 euros.

Le trafic était approvisionné 1 à 2 fois chaque semaine par des go-fast, ces convois très rapides de transport de marchandises, depuis l’Espagne ou les Pays-Bas.