Bientôt des dentistes "low-cost" à Paris

Des prothèses deux à trois fois moins chères, mais ni détartrage ni traitement des caries dans le futur cabinet dentaire "low-cost" de Paris.
Des prothèses deux à trois fois moins chères, mais ni détartrage ni traitement des caries dans le futur cabinet dentaire "low-cost" de Paris. © MAXPPP
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et Emilie Denêtre
Un cabinet proposera des prothèses à bas prix. Et suscite déjà des inquiétudes.

En France, le prix élevé des prothèses dentaires peut dissuader certains patients de se faire soigner. Selon une étude récente, 42% des Franciliens déclarent avoir déjà renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières. Partant de ce constat alarmant, Pascal Steichen, un homme d’affaires, a décidé d’ouvrir lundi à Paris, près de la gare Saint-Lazare, un cabinet dentaire "low-cost".

Pour fonctionner, ce cabinet rationnalisera au maximum le temps des chirurgiens-dentistes présents sur place. Seule la pose de prothèse sera ainsi proposée, et non les traitements habituels, tels que le détartrage. Dans ce nouveau centre, seuls deux tarifs seront affichés : l'implant dentaire à 970 euros et la couronne à 390, soit deux à trois fois moins cher que chez un dentiste traditionnel. Et les cinq praticiens du lieu seront aidés par deux assistantes en permanence. Ces recettes permettraient de multiplier par trois la rentabilité des dentistes.

"Il faut être très vigilant sur la provenance"

"Dans un cabinet dentaire, 80% des coûts sont des coûts de personnel", explique Pascat Steichen, joint par Europe 1. "Le triplement du temps de travail du dentiste, soit vous le retrouvez dans le triplement de la rentabilité du cabinet, soit ces gains de productivité sont redonnés aux patients en divisant le prix (des prothèses) par deux ou par trois", assure l’homme d’affaires.

Mais les professionnels du secteur n’affichent pas le même enthousiasme, notamment quant à la qualité des prothèses utilisées, même si elles seront garanties 100% françaises. "Quand on parle de prix cassés, il faut être très vigilant sur la provenance", s’inquiète Philippe Denoyelle, président de l'Union des jeunes chirurgiens dentistes. "On a vu l’exemple des prothèses PIP qui étaient faites en France. Il faut savoir ce qui est fait, comment c’est fait, avec quels matériaux", prévient-il.

Ce chirurgien-dentiste rappelle en outre que les cabinets traditionnels soignent aussi lescaries, font des détartrages et prennent les enfants le mercredi. Des soins utiles mais très peu rémunérateurs que les dentistes continuent pourtant à pratiquer... Ce qui ne sera pas le cas dans ce nouveau centre de soins.