Biens mal acquis : nouvelle perquisition

L'appartement parisien du fils de Teodoro Obiang, président de Guinée Equatoriale, a été perquisitionné mardi.
L'appartement parisien du fils de Teodoro Obiang, président de Guinée Equatoriale, a été perquisitionné mardi. © REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
L’appartement parisien du fils du président de Guinée Équatoriale est cette fois-ci visé.

L’enquête sur l’affaire des biens mal acquis continue son bout de chemin. Une perquisition a été menée mardi après-midi dans l’appartement du fils de Teodoro Obiang, président de Guinée Équatoriale. Ce logement se trouve sur la très cossue avenue Foch, dans le 16e arrondissement de Paris et l’intéressé, Teodoro Nguema Obiang Mangue, ne se trouverait pas dans l’appartement.

Devant l'entrée de l'hôtel particulier, un camion de déménagement. En juillet 2011, Libération décrivait une propriété de 2.185 m2, sur six étages, avec des dizaines de pièces.

L’immunité diplomatique invoquée

Cette perquisition intervient quelques mois après la saisie de plusieurs véhicules appartenant à la famille du président Obiang. Teodoro Obiang n’est pas le seul visé dans ce dossier : depuis décembre 2010, la justice française enquête aussi sur le patrimoine en France de deux autres chefs d’Etat africains, Denis Sassou Nguesso, président du Congo et Omar Bongo Ondimba, président du Gabon, mort en 2009.

Plusieurs personnes présentes sur les lieux de la perquisition protestent et invoquent l’immunité diplomatique. Me Olivier Pardo, avocat de la Guinée Équatoriale, considère ainsi "qu’il s’agit du territoire de la Guinée Équatoriale par le principe de souveraineté". "C’est une mission diplomatique. Nous contestons absolument les opérations qui sont en train de s’y dérouler", fustige-t-il, dénonçant une "atteinte grave aux principe diplomatiques internationaux". D'après l'avocat, cet immeuble héberge "la représentante de la Guinée Équatoriale auprès de l'Unesco".

"Les choses s'accélèrent"

Les juges Roger Le Loire et René Grouman cherchent à savoir dans quelles conditions ces trois dirigeants ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. En clair, il s’agit de déterminer si ces acquisitions relèvent du recel et du blanchiment de détournement de fonds publics étrangers.

Les familles visées ont fait l'objet d'une plainte, déposée en 2008 par Transparency International France. Et les enquêteurs ont récemment conclu que depuis, de nouvelles acquisitions avaient été effectuées. Le fils de Teodoro Obiang aurait ainsi acquis pour 18,35 millions d'euros d'oeuvres d'art lors de la vente de la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé. Pour l'avocat de cette organisation, Me William Bourdon, avec cette perquisition "les choses s'accélèrent, un nouveau chapitre s'ouvre".