Bettencourt : Aubry demande une enquête

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avec agences , modifié à
REACTIONS - L'opposition en appelle à la justice après les propos d'Isabelle Prévost-Desprez.

La juge Isabelle Prévost-Desprez a fait largement réagir la classe politique en affirmant dans le livre de deux journalistes du Monde, Sarko m'a tuer, qu'un témoin aurait vu Nicolas Sarkozy recevoir de l'argent en liquide chez Liliane Bettencourt. En première ligne à gauche, Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste en vue de 2012, a souhaité l'ouverture d'une nouvelle enquête pour faire la lumière sur ces propos.

"J'espère qu'une nouvelle enquête va être ouverte"

"Je ne comprends pas que Madame la juge n'ait pas exprimé cela devant le procureur, même si je sais les pressions dont elle a été l'objet et dont elle s'est d'ailleurs plainte. Je pense qu'aujourd'hui, je l'espère en tout cas, une nouvelle enquête va être ouverte", a dit la candidate à la primaire socialiste. "C'est ce qui se passe normalement dans un pays où la justice est indépendante et libre. Quand une information comme celle-là, une allégation - qui n'est pour l'instant qu'une allégation - se retrouve sur la place publique, une nouvelle enquête doit avoir lieu", a ajouté Martine Aubry.

Arnaud Montebourg, autre candidat à la primaire socialiste, a lui aussi a jugé "nécessaire" que la justice ouvre une enquête "sur la foi de déclarations sérieuses" de la magistrate, qu'il a qualifiée "de bonne qualité, de grande réputation". "Sa crédibilité est totale", a-t-il dit.

Même son de cloche du côté de Julien Dray et Manuel Valls. Le premier, invité d'Europe 1 mercredi matin, a indiqué qu'il fallait "que les choses soient clairement explicitées devant les juges". Quant au député-maire d'Evry,  il a estimé que "dès qu'il y a un soupçon, il doit y avoir clarification".

"Trop de pression" de l'Elysée sur la justice

François Hollande, lui aussi candidat à la primaire PS, a déclaré mercredi à la presse qu'il y avait "trop de pression" de l'Elysée sur la justice. "Je veux être prudent parce que je ne suis pas pour des polémiques qui surgissent à chaque occasion. Mais ce livre révèle (...) qu'il y aurait à l'Elysée, aux côtés même du président de la République, une cellule qui avec la police, avec la justice, ferait pression pour que des affaires soient lancées et d'autres étouffées", a-t-il lancé dans les couloirs de l'Assemblée.

De son côté, Marine Le Pen a estimé que les révélations d'Isabelle Prévost-Deprez exigeaient "d'urgence des vérifications minutieuses et exhaustives". Jugeant ces révélations "d'une importance considérable", la présidente du Front national affirme qu'elles mettent Nicolas Sarkozy au coeur du scandale Bettencourt et illustrent les pressions considérables exercées sur le fonctionnement de la Justice".