Bertrand nie avoir comploté contre Sarkozy

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"Je n'ai jamais rencontré Lahoud, ni dans mon bureau, ni ailleurs" a affirmé l'ancien patron des RG, lundi, au procès Clearstream.

Yves Bertrand, le patron des Renseignements généraux de 1992 à 2004, a nié tout rôledans la diffusion en 2004 des faux listings de comptes bancaires qui semblaient compromettre notamment Nicolas Sarkozy. "Je ne suis ni sarkomaniaque, ni sarkophobe, au contraire", a-t-il dit lors de son audition comme témoin lundi au procès Clearstream. L'ancien directeur des RG a également contesté l'affirmation d’Imad Lahoud, auteur présumé des listings truqués, expliquant que les patronymes hongrois de Nicolas Sarkozy y avaient été portés en 2004 dans le bureau d'Yves Bertrand au ministère de l'Intérieur.

"C'est une fable totale et rocambolesque. Je n'ai jamais rencontré Lahoud, ni dans mon bureau, ni ailleurs", a-t-il affirmé à la barre. L’ancien patron des RG a assuré savoir finalement peu de choses sur l'affaire Clearstream : seul un exemplaire de ces faux listings lui aurait été remis fin 2003 par un journaliste, a-t-il indiqué lundi matin au tribunal.

Imad Lahoud apparaît pourtant en 2001 dans les carnets d’Yves Bertrand : "Imad Lahoud, un Libanais riche, pourrait travailler contre Lionel Jospin" peut-on lire dans ses notes personnelles. Yves Bertrand n'a pas répondu directement aux questions sur cette note et a répété toute la matinée de lundi "ne pas connaître Lahoud".

Interrogé sur ses notes, l’ancien directeur des RG les a qualifiées "de brouillons sans valeur juridique". "C'est une matière brute, la rumeur ou le ragot peut devenir une information, qui elle-même peut devenir un renseignement", a-t-il dit. 23 carnets couvrant la période allant de 1998 à 2003 ont été saisis par la justice. Publiés dans la presse, ils mettent au jour les méthodes de ce policier qui, censé enquêter sur les problèmes de sécurité, s'est en fait intéressé d'évidence à la vie intime de personnalités publiques ou aux affaires pouvant leur nuire.

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