Bedos s'invite chez les metallos de Florange

L'humoriste a justifié sa présence affirmant vouloir rendre "audible" et "visible" leur lutte.
L'humoriste a justifié sa présence affirmant vouloir rendre "audible" et "visible" leur lutte. © Max PPP
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avec Frédéric Michel , modifié à
L'humoriste est venu soutenir les ouvriers d'ArcelorMittal et faire un clin d'oeil à Mélenchon.

Guy Bedos, c'est la révolution dans un gant de velours. L'humoriste, connu pour son engagement à gauche, est venu encourager lundi à Florange, en Moselle, les métallurgistes d'ArcelorMittal. Lors de sa visite, il a prôné une "fermeté douce" pour obtenir le redémarrage des hauts-fourneaux de leur aciérie. "J'ai horreur du sang et de la violence", a-t-il affirmé. 

Guy Bedos en a profité pour soutenir publiquement le candidat à la présidentielle du Front de gauche. "J'aime bien la 'révolution citoyenne' dont parle Jean-Luc Mélenchon. A ce titre, votre combat est exemplaire", a-t-il dit devant les quelque 200 ouvriers qui l'ont accueilli dans les locaux syndicaux de l'entreprise, tout en réclamant à Nicolas Sarkozy de "prendre des vacances, longues de préférence".

"Pas assez de fric pour racheter votre entreprise"

Guy Bedos a tenu à soutenir les salariés parce que selon lui, "derrière l'image de syndicalistes qui résistent, il y a tout simplement des hommes avec leurs familles autour qui essaient de lutter contre l'injustice qui leur est faite", a confié l'humoriste à Europe 1. "On zappe le personnel d'une façon honteuse et c'est insupportable", a-t-il encore déclaré en évoquant la lutte qui oppose la direction aux métallurgistes.

Guy Bedos accueilli sous les applaudissements :

Depuis le 20 février, les ouvriers réclament le redémarrage de deux hauts-fourneaux de l'usine de Florange, en sommeil depuis plusieurs mois. La direction assure que cette mise en veille n'est que temporaire et qu'elle est rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier.

L'humoriste a justifié sa présence affirmant vouloir rendre "audible" et "visible" leur lutte pour le redémarrage de l'aciérie. En revanche, "je n'ai pas assez de fric pour racheter votre entreprise : j'ai compté", a-t-il ajouté dans un éclat de rire général.

Bernard Lavilliers, Antoine de Caunes et Philippe Starck

Salué par les leaders syndicaux, Guy Bedos s'est rappelé que "déjà, sous (le président Valéry) Giscard d'Estaing, il y avait des problèmes avec la sidérurgie" et qu'il était venu "soutenir" les ouvriers en Lorraine.

Auparavant, le metteur en scène avait refusé de porter un casque de métallo. "Si je le mettais, je ressemblerais trop à un candidat à l'élection présidentielle", a-t-il ironisé devant le journaliste Denis Robert, l'un des protagonistes de l'affaire Clearstream qui, d'origine lorraine, était également venu apporter son soutien aux ArcelorMittal.

Depuis le début du conflit, de nombreux autres artistes et chroniqueurs de presse sont venus apporter leur soutien aux métallos lorrains : Bernard Lavilliers, Didier Porte, Edouard Baer, François Rollin, Sophia Aram, Antoine de Caunes, Philippe Starck, Bruno Putzulu, Josiane Balasko, Jane Birkin, Louis Chedid et Régis Mailhot figurent notamment sur une liste de soutien tenue par La Passerelle, le centre culturel municipal de Florange.