Balasko : Hollande "doit faire la guerre à la misère"

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Mal-logement, expulsions, fiscalité : l’actrice a invité le gouvernement à accélérer son action.

C’est un premier avertissement, un carton jaune qui pourrait virer au rouge. L’actrice Josiane Balasko, qui représente les associations contre le mal-logement, a estimé jeudi sur Europe 1 que François Hollande "doit taper un peu du poing sur la table". Logement, expulsion, etc. : le gouvernement "est un peu frileux", a estimé l’actrice, même si elle reconnait "qu’il faut leur laisser un petit peu de temps".
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• "Que François Hollande s’engage à faire la guerre à la misère". "Nous avons besoin d’un chef de l’Etat qui peut faire la guerre très vite au Mali, envoyer des troupes pour défendre la liberté d’un pays, c’est tout à fait respectable. Mais il faudrait qu’il s’engage à faire la guerre à la misère en France. Le mal-logement en fait partie", a martelé Josiane Balasko.

"Il rencontre des associations demain (vendredi, ndlr). Ce serait l’occasion qu’il mette un peu le poing sur la table et qu’il dise ‘on va vraiment faire quelque chose’", a-t-elle poursuivi, avant d'appeler de ses voeux une politique de construction de logements sociaux.
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"Tout le monde est un peu frileux sur ce sujet", a estimé Josiane Balasko :

Police expulsion migrants tunisiens 19e

© Europe1

"Ils expulsent des squats en plein hiver". Et Josiane Balasko d’estimer qu’il faut remettre les priorités dans le bon ordre. "On a eu beaucoup d’infos sur la vague de froid, les gens dans les gares, mais on n’a pas parlé des gens qui dorment dans la rue, des expulsions pendant l’hiver", a-t-elle rappelé.

L’actrice s’est ensuite attardée sur le dossier des expulsions : "ce que la droite n’a pas fait, la gauche, l’a fait : par exemple à Toulouse, ils expulsent des squats en plein hiver. C’est quand même des familles, des gens qui sont là avec des enfants. S’ils sont là, ce n’est pas pour faire chier le monde. C’est parce qu’ils ont nulle part où aller".

• Les élus locaux "n’osent pas faire les choses". Outre une politique de construction de logements sociaux, Josiane Balasko a estimé que les maires doivent faire preuve de plus de volontarisme, notamment sur les réquisitions. "Je ne dis pas que Madame Duflot est de mauvaise volonté. Mais je pense qu’on n’ose pas faire les choses".

"On n’ose pas réquisitionner car les maires des communes ont le droit de réquisitionner dans certains cas d’urgence. Mais est-ce qu’ils ne vont pas le faire parce qu’ils ont peur que cela fasse appel d’air, que tous les pauvres viennent dans leur commune ?", a dénoncé l’actrice, avant d’ajouter : "quand c’est pas les immigrés, c’est les pauvres".
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