BTS : fraude et grabuge en Ile-de-France

Des étudiants de BTS refusent de repasser l'épreuve où il y aurait eu fraude.
Des étudiants de BTS refusent de repasser l'épreuve où il y aurait eu fraude. © Europe 1 Walid Berrissoul
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avec Walid Berrissoul et agences , modifié à
Des étudiants, qui devaient repasser une épreuve après une fraude, ont bloqué dimanche le centre à Arcueil.

Des centaines d'étudiants en BTS négociation et relation client, qui devaient repasser dimanche matin une épreuve de gestion après des soupçons de fraude lors de l'examen du 6 juin dernier, ont bloqué le centre d'examen d'Arcueil dans le Val-de-Marne. Une autre partie de ces étudiants a toutefois pu passer l'examen dans la matinée, validé par l'académie de Paris malgré les protestations d'étudiants.

Une épreuve annulée à cause d'irrégularité

Cette épreuve écrite de management et de gestion de deuxième année du BTS NRC (négociation et relation client) avait été annulée par le ministère de l'Enseignement supérieur en raison d'"irrégularités impliquant un nombre suffisant de candidats". Des professeurs de BTS d'Ile-de-France avaient refusé de corriger l'épreuve pour dénoncer des "fraudes" massives (livres posés sur la table, "va-et-vient incessant aux toilettes", "corruption" de surveillants ou encore "usurpations d'identités"). "On était 2.500 dans un hangar, avec trois surveillants pour 2.000 élèves", raconte un candidat à Europe 1. "C’était impossible à surveiller".

L'exercice de cinq heures avait été reprogrammé dimanche matin à la maison des examens d'Arcueil. Mais plusieurs centaines d'étudiants, contestant cette décision, ont semé la pagaille en se regroupant devant les grilles en début de matinée. L'épreuve a commencé à neuf heures, mais une partie des étudiants a refusé de repasser l'examen, dénonçant "deux poids deux mesures", à la suite du traitement réservé aux bacheliers après la fuite "avérée" au bac S.

500 à 700 étudiants ont repassé l'épreuve

Les étudiants protestataires étaient massés entre la sortie du RER Laplace et l'entrée de la maison des examens à Arcueil dans le Val-de-Marne, soigneusement encadrés par des policiers équipés de boucliers et de matraques. Une autre partie était partie passer l'examen, sous les huées des autres étudiants. Selon eux, seuls "500 à 700" sont entrés pour passer l'épreuve.

"L'épreuve ne peut être annulée"

"L'épreuve se déroule normalement et ne peut être annulée", a déclaré Edouard Husson, vice-recteur de l'académie de Paris. Selon lui, tous ceux qui voulaient participer ayant pu le faire. Aucune raison donc à ses yeux d'annuler l'épreuve, au grand dam des protestataires qui risquent de devoir s'attendre à un zéro pointé dans une épreuve d'un coefficient 4, déterminante pour l'obtention du diplôme

"On n'a pas triché"

"On n'a pas triché", ont commencé à scander les étudiants, qui estiment qu'aucune fraude n'a eu lieu lors de la première épreuve. D'autres estiment que s'il y a eu triche, elle a aussi eu lieu ailleurs, et citent le bac S, en dénonçant "deux poids deux mesures", puisque les bacheliers n'auront finalement pas à repasser l'exercice de mathématiques incriminé, qui sera juste soustrait de la notation finale.

"Regardez le bac S, il y a eu de la triche, là ils n'ont aucune preuve, c'est injuste", a dénoncé une étudiante au micro d'Europe 1. "Aujourd'hui leur bac S leur est donné avec 9/20 et on leur accorde une mention avec 11/20. Elle est là l'injustice".

"Ce que Luc Chatel a fait pour le Bac S, que Valérie Pécresse fasse la même chose pour le BTS NRC", plaide aussi Roland, un enseignant et parent délèves.