Avancée pour les travailleurs sans-papiers

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Plus de 500 demandes de régularisation par le travail ont été déposées mardi à Paris.

La page de la grève des travailleurs sans-papiers va peut-être bientôt se tourner. Plus de 500 demandes de régularisation par le travail ont été déposées mardi à Paris par la CGT. Les dossiers ont été constitués sur la base d'un accord trouvé le 18 juin avec le ministère de l'Immigration et la Direction générale du Travail, qui doit faciliter la régularisation des intérimaires et des employés à domicile.

L'accord a été arraché après huit mois de grève et occupations d'entreprises, et plus symboliquement, celle de la Bastille pendant trois semaines en juin. Il doit aussi éviter les différences de traitement entre préfectures. Si les demandes aboutissent, les intéressés obtiendront une carte de séjour valable un an, renouvelable. La CGT annonce aussi de nouveaux dépôts de dossiers dans les autres départements de la région parisienne, puis dans toute la France dans les prochains mois.

Trop de pièces exigées

Les pièces exigées par l'administration prennent des proportions "inadmissibles", selon Raymond Chauveau, coordinateur CGT du mouvement qui a appelé le gouvernement à "revenir à l'esprit de l'accord". "L'amalgame entre immigration et insécurité ne tient pas", a-t-il dit, les salariés sans papiers étant "la preuve flagrante que les travailleurs immigrés dans ce pays n'aspirent qu'à une chose, travailler et être reconnus comme travailleurs afin d'être régularisés".

La régularisation par le travail est possible depuis 2008 mais l'application des textes a donné lieu à une forme d'arbitraire préfectoral dénoncée par les syndicats, les associations, et une partie du patronat. Le gouvernement, opposé à toute régularisation globale, a mis des mois à le reconnaître avant d'accepter des "ajustements".

Les employeurs devant la justice

Pour les entreprises où travaillent des salariés sans papiers, c'est le moment de se mettre en règle. La société de nettoyage Seni du Val-de-Marne a été renvoyée mardi en justice avec ses deux dirigeants, qui reconnaissent avoir employé cette main d'oeuvre vulnérable, jusqu'à 10% des effectifs selon la CGT.