Austérité : les syndicats sur le qui-vive

Dès lundi, François Fillon va s'entretenir par téléphone, avec l'ensemble des leaders syndicaux.
Dès lundi, François Fillon va s'entretenir par téléphone, avec l'ensemble des leaders syndicaux. © MAXPPP
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et Fabien Cazeaux , modifié à
François Fillon doit s'entretenir par téléphone lundi avec l'ensemble des leaders syndicaux.

La rentrée s'annonce difficile pour les syndicats. Le gouvernement annoncera mercredi les nouvelles mesures de rigueur destinées à tenir des engagements financiers "intangibles", avec un coup de rabot sur les niches fiscales, en pleine tourmente sur les marchés financiers, et à huit mois de la présidentielle. Dès lundi, François Fillon va s'entretenir par téléphone, avec l'ensemble des leaders syndicaux. Le Premier ministre fera un "tour d'horizon", avec eux, des sujets économiques et sociaux de la rentrée, avec en toile de fond, la lutte contre les déficits.

Non au plan d'austérité

Les syndicats redoutent une cure d'austérité drastique et, en particulier, cette idée de "règle d'or", qui graverait dans le marbre le principe de rigueur budgétaire. Les leaders syndicaux sont d'accord sur une plate-forme minimale de revendications à faire valoir lundi, auprès de François Fillon : taxer davantage les hauts revenus, revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires, et maintenir les emplois dans le secteur public.

Un plan d'austérité serait "suicidaire", compte par ailleurs faire savoir Jean-Claude Mailly, de Force ouvrière, au Premier ministre.

Une certaine résignation

Mais Nadine Prigent, la dirigeante de la CGT, a peur de prêcher dans le désert. "On a arrêté de rêver. Depuis 2008 et 2009, l'intersyndicale a fait un certain nombre de propositions concernant la croissance et l'emploi (…). On a subi cette réforme des retraites, le gouvernement a préféré passer en force et toutes les annonces récentes ne laissent pas présager des mesures de progrès social mercredi", a-t-elle expliqué, un brin désabusée, à Europe1.

Les syndicats sont en effet mal remis du conflit sur les retraites, pendant lequel de multiples manifestations massives n'ont pas suffi à faire fléchir le gouvernement, en dépit d'une très large unité.

L'intersyndicale fragilisée

Par ailleurs, l'appel commun lancé au gouvernement pour réunir un sommet social où les syndicats feraient entendre haut et fort leur hostilité à tout plan d'austérité est resté lettre morte. François Fillon a ainsi refusé de donner satisfaction sur ce point à l'intersyndicale, qui aborde cette rentrée un peu dispersée.

En effet, appuyée par la FSU et Solidaires, la CGT s'active à préparer une rentrée combative, avec une journée d'action fin septembre-début octobre. Une mobilisation qui n'a pas, pour le moment, les faveurs de la CFDT.

L'intersyndicale en reparlera dès mercredi, après l'annonce des mesures anti-déficit par  François Fillon. Les représentants syndicaux seront reçus par le Premier ministre à partir de jeudi, après l'annonce par le gouvernement des mesures d'économies qu'il compte prendre.