Attaque du RER D : sursis et avertissements

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Frédéric Frangeul avec AFP
Les onze mineurs jugés à Evry ont écopé de peines inférieures au réquisitoire.

Le jugement. Des condamnations avec sursis et des avertissements.  Loin du tourbillon médiatique et politique que l’attaque du RER D par des adolescents de Grigny avait suscité en mars derniers, le procès des fautifs s’est achevé mardi soir par des condamnations relativement clémentes. Le parquet avait requis des peines bien plus lourdes allant de 12 à 24 mois avec, pour certaines d'entre elles, de la prison ferme allant de trois à six mois.

Une relaxe. Dans le détail, cinq jeunes ont été condamnés à des peines de prison avec sursis dont trois à 10 mois, les autres ont reçu de la part du tribunal des avertissements solennels, une mesure de protection judiciaire ou 70 heures de travaux d'intérêt général (TIG). Un seul prévenu parmi les onze jeunes âgés de 15 à 17 ans a été relaxé. L'un des avocats de la défense, Me Laurent Caruso, s'est dit à l'issue du jugement "rassuré qu'un tribunal soit capable de trouver la conséquence d'un dossier qui n'apporte pas de preuves".

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Les passagers avaient été rançonnés. Trois attaques étaient reprochées à ces adolescents qui habitent la cité sensible de Grigny 2 : celles 13, 15 et surtout celle du 16 mars, parfois décrite dans les médias comme une "attaque de diligence". Au cours de celle-ci, une vingtaine de jeunes gens aux visages dissimulés derrière des écharpes ou des capuches avaient pris d'assaut, à la gare de Grigny, plusieurs rames d'un RER D. Ils avaient rançonné les passagers, contraints de leur remettre téléphones portables, portefeuilles et sacs à main.

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La défense dénonce des pressions. Au fil des deux jours d'audience, les avocats de la défense n'ont pas manqué de relever les pressions "médiatique" et "politique" autour de ce fait divers.  "Il fallait trouver des personnes responsables des agressions", a jugé Me Caruso. Son confrère, Me Arnaud Simonard, avait lui déploré  "une enquête faite avec une grande précipitation sous la pression du ministre de l'Intérieur".

Selon la police et la justice, les mis en cause étaient tous plus ou moins affiliés à un groupe originaire de Grigny 2, identifié comme la Mafia Grigny Danger (MGD). Cette petite bande au périmètre mouvant rassemblait entre 20 et 25 adolescents unis par des solidarités de quartier mais sans but précis, aimant s'afficher sur les réseaux sociaux ou blogs. Une thèse qu’un avocat de la défense a réfuté, la qualifiant de "pur fantasme".