Areva recadré par Bercy

Le patron d'Areva, Luc Oursel, a été convoqué mardi après-midi par le ministre de l'Economie.
Le patron d'Areva, Luc Oursel, a été convoqué mardi après-midi par le ministre de l'Economie. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Le groupe nucléaire français s'est engagé à ne pas supprimer de postes en France.

Y aura-t-il des suppressions de postes chez Areva en France ? Le patron d’Areva, Luc Oursel, a été convoqué mardi après midi par le ministre de l’Economie, François Baroin, et celui de l’Industrie, Eric Besson, pour qu'il s'explique sur un projet de suppressions d’emplois à travers l'Europe. A l'issue de cette rencontre, François Baroin a tenu à rassurer: Areva s'est engagé à ce qu'il n'y ait " aucune suppression de postes, aucun plan de départs volontaires et aucun impact sur les sites français", a affirmé le ministre de l'Economie.

La réunion a été calée en urgence mardi soir, après la révélation par l'AFP du plan stratégique de l’entreprise, détenue à 87% par l’Etat français, qui prévoyait des milliers de suppressions d'emplois. A l'issue de la réunion, François Baroin a prévenu que le patron du fleuron du nucléaire français allait procéder à une "mise à niveau d'informations sur les objectifs stratégiques". Europe1.fr récapitule les principaux points de ce projet, sur lequel Areva a déjà commencé à revenir.

Ce que prévoyait le plan d’Areva. Il s’agit d’un vaste projet visant à parvenir à 500 millions d’euros d’économies dès 2013, puis 750 millions d’euros à l’horizon 2015. Une réduction considérable, qui représente 9% des coûts de l’entreprise. Le plan final doit être validé par le conseil de surveillance le 12 décembre. Il devrait être rendu public le lendemain.

Au niveau mondial, entre 2.700 et 2.900 emplois pourraient être supprimés. Areva envisage de "réduire les effectifs des fonctions support en France d’environ 1.000 à 1.200 personnes", soit "15 à 18% des fonctions support du groupe et environ 4% des emplois français". En Allemagne, l’arrêt programmé du nucléaire entraîne la suppression de 1.300 emplois.

Le plan d’Areva comprend également une baisse draconienne des investissements : ceux prévus d’ici 2016 passeront de 12 à 7 milliards d’euros. Pour cela, Areva va reporter des projets et réaliser des cessions importantes. Ainsi, le groupe va vendre les 26% qu’elle détient dans le groupe minier Eramet, d’une valeur de 600 millions d’euros. Areva voudrait également se séparer de sa participation majoritaire de 63% dans le groupe d’or canadien La Mancha, qui représente 160 millions d’euros, et de sa filiale Canberra, spécialisée dans la mesure nucléaire.

Sur quoi Areva est déjà revenu. La direction du groupe français a "démenti catégoriquement" les informations concernant "les suppressions d’emplois en France". Mais sur le reste, pas un mot.

Eric Besson est monté au créneau, maintenant dans un communiqué qu’"aucune suppression d’emploi n’est prévue en France chez Areva". François Baroin en a remis une couche mardi, affirmant que "l’Etat n’acceptera pas que les ajustements économiques des plans stratégiques d’une entreprise où l’Etat se trouve en position d’actionnaire se fassent au détriment de l’emploi". Après sa réunion avec Luc Oursel, François Baroin a réaffirmé, devant l'Assemblée, que l'"Etat-actionnaire n'acceptera[it] aucun impact" de la crise sur l'emploi. Et le ministre de marteler que "l'emploi ne sera pas une variable d'ajustement dans des plans où l'Etat aura son mot à dire", comme cela semble être le cas pour Areva.