Areva : 2.700 suppressions d'emplois ?

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avec AFP , modifié à
Un chiffre dénoncé par le groupe nucléaire qui affirme que la France ne serait pas concernée.

Areva prévoit-elle de dégraisser massivement ? Selon l'AFP la société nucléaire prévoit d'annoncer en décembre 2.700 à 2.900 suppressions d'emplois, dont 1.300 en Allemagne et plus de 1.000 en France. Une information démentie sur son volet français par la direction, le ministre de l'Energie Eric Besson.

Prenant le relais de son collègue du gouvernement, François Baroin rencontrera mardi le président du directoire d'Areva, Luc Oursel pour "évoquer la situation de l'emploi" au sein du groupe. Le ministre de l'Économie "se félicite qu'Areva ait démenti" ces informations concernant la France. "L'objectif d'amélioration de la rentabilité fixé à Areva par l'Etat actionnaire (...) ne sera pas poursuivi au détriment de l'emploi en France", a-t-il assuré dans un communiqué. En résumé, le plan d'économies ne devrait pas se faire au détriment de l'emploi.

La France épargnée ?

Dans le brouillard sur son avenir depuis la catastrophe de Fukushima, le groupe nucléaire français a également prévu d'annoncer, dans son plan stratégique du 13 décembre en cours de finalisation, qu'il ampute de 40% ses investissements dans les cinq prochaines années ainsi que d'importantes cessions pour parvenir dès 2013 à des économies de 500 millions d'euros par an, selon les mêmes sources. La direction a "démenti catégoriquement" les informations "sur les suppressions d’emplois en France".

Un document interne, dont l'AFP détient une copie, stipule néanmoins qu'"il est prévu de réduire les effectifs des fonctions support en France d'environ 1.000 à 1.200 personnes. Cela représente 15-18% des fonctions support du groupe et environ 4% des emplois français".

"Ce dispositif serait annoncé en décembre 2011 dans le cadre de la présentation du plan stratégique", précise le texte.

Eric Besson intervient

Dans un communiqué, Eric Besson a pour sa part maintenu qu'"aucune suppression d'emploi n'est prévue en France chez Areva". La société emploie 48.000 personnes dans le monde, dont 28.000 en France. Les réductions d'effectifs dans l'Hexagone visent les "fonctions support" (services juridique, financier, communication, ressources humaines, etc). Elles se feraient via "des départs en retraites et démissions" mais Areva juge "nécessaire de mettre en place un plan de départs volontaires", selon le document de l'AFP.

Aucune fermeture de site industriel n'est prévue à ce stade, mais un éventuel abandon de l'EPR de Penly (Seine-Maritime) pourrait changer la donne.

Mais le plan du fleuron nucléaire français, dont la version finale doit être validée en conseil de surveillance le 12 décembre, ne s'arrête pas là. Au niveau des investissements, Areva ampute ses projets actuels, qui prévoyaient 12 milliards d'euros de dépenses d'ici 2016. Il vise à redescendre à 7 milliards d'euros en "reportant" des projets.

500 millions d'économies dès 2013

Aux suppressions d'emplois s'ajoute également un important plan de cession: Areva veut vendre les 26% qu'il détient dans le groupe minier Eramet (nickel, manganèse, alliages) et qui valent au cours actuel environ 600 millions d'euros.

Areva veut également céder sa participation majoritaire de 63% dans le groupe d'or canadien La Mancha (valant 160 millions d'euros au cours actuel) et céder sa filiale Canberra, numéro 1 mondial de la mesure nucléaire, pour boucler le financement de son plan.

Objectif : parvenir dès 2013 à 500 millions d'euros d'économies annuelles, puis 750 millions d'euros d'ici 2015, soit 9% de ses coûts.

Pour Areva, il y a urgence: la situation financière du groupe est jugée "très difficile" en interne, selon une source proche du dossier, et le gouvernement a donné injonction au groupe public (détenu à 87% par l'Etat) d'améliorer ses résultats, après la perte de 423 millions en 2010.