ArcelorMittal : "oui à l'acier lorrain"

Les salariés de Florange se sont rendus jeudi à Paris pour défendre leurs emplois. Ils se sont heurtés aux forces de l'ordre.
Les salariés de Florange se sont rendus jeudi à Paris pour défendre leurs emplois. Ils se sont heurtés aux forces de l'ordre. © MAXPPP
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avec Fabien Cazeaux et AFP , modifié à
TEMOIGNAGES - Les salariés de Florange étaient à Paris jeudi pour défendre leurs emplois.

Les sidérurgistes sont en colère. 200 salariés du site d’ArcelorMittal de Florange, en Moselle, sont venus à Paris jeudi pour faire entendre leur voix. Et leur déplacement n’est pas passé inaperçu. Dès leur arrivée à midi, les métallurgistes ont tenté de manifester devant le siège de campagne du président-candidat Nicolas Sarkozy pour défendre l’avenir de leur site, où deux hauts fourneaux sont à l'arrêt depuis plusieurs mois.

Les employés d’ArcelorMittal se sont confrontés à un important dispositif de sécurité à quelques mètres du QG du candidat de l'UMP, qu’ils n’ont jamais pu atteindre. Ils ont été aspergés de gaz lacrymogène par la gendarmerie mobile et refoulés vers le pont Mirabeau. "On n'a jamais dérapé, on est reçu avec des gaz lacrymogènes", a déploré Edouard Martin, responsable CFDT.

Déplorant les heurts avec la police, Edouard Martin a expliqué que les salariés n'étaient pas "venus dans un esprit d'affrontement mais dans un esprit de dialogue, faire de la pédagogie sur la situation" de leur usine, où travaillent 2.500 salariés.

"Merci Monsieur Sarkozy !"

Absent et en déplacement dans la Marne, le chef de l’Etat en campagne a proposé aux salariés de les rencontrer lundi, à l’Elysée. Mais après l’accueil aux abords du siège du candidat de l’UMP, les sidérurgistes ont annoncé qu'ils n'iraient pas.

"Quand il dit : ‘je suis prêt à vous recevoir, à vous voir, je veux discuter, je suis un candidat de la France forte’, ce n’est pas vrai", a estimé Rudy, un des salariés, au micro d’Europe 1. Avant de lancer : "Merci Monsieur Sarkozy ! Ne vous inquiétez pas. Vivement le 6 mai au soir".

"Qu’est-ce qu’on a reçu ? Les gaz lacrymogènes" :

 

Repoussés de force, les métallos revêtus de la tenue argentée de la "coulée" et au milieu de feux de Bengale et de pétards ont ensuite pris la direction de la Tour Eiffel. Mais là aussi, ils ont été empêchés d’atteindre leur but. Ils voulaient accéder aux étages pour déployer une banderole "Oui à l'acier lorrain".

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Finalement, ils l’ont déroulée au pied de la Tour Eiffel… Une vraie "symbolique", comme l’a expliqué Philippe au micro d’Europe 1 puisque qu’elle a été construite avec de l’acier de Lorraine.

L’objectif est "de passer le message comme quoi Florange et la sidérurgie vivront. On est déterminés. Il faut que le gouvernement et que les patrons de la sidérurgie le sachent", a assuré Philippe. "On n’est pas résignés".

Les salariés ont repris la route de la Lorraine en milieu d'après-midi. Mais le leader de la CGT Jean Mangin a prévenu que les métallos allaient "faire monter la pression d'un cran, puisque tout (leur) est fermé". Les syndicats ont prévenu qu’ils entreprendraient de nouvelles actions dans les années à venir.