Après les Baumettes, la prison de Colmar

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Sophie Amsili , modifié à
Un rapport pointe du doigt les conditions de détention. Un détenu demande une indemnisation.

Après le rapport accablant sur la prison des Baumettes, à Marseille, c'est celle de Colmar qui est à son tour pointée du doigt par un rapport d'expertise judiciaire. Les conditions de détention y sont "inhumaines et dégradantes", a dénoncé sur Europe 1 Me Fabien Arakelian, l'avocat d'un détenu qui a demandé ce rapport.

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Les détenus vivent à trois dans une cellule de 9 mètres carré où l'aération est difficile et l'intimité presque inexistante, note le rapport. Les douches présentent un "état de vétusté avancé" et le chauffage y est "très sommaire, voire inexistant."

Une indemnisation ?

Devant ce constat qu'il juge "absolument affligeant", Me Arakelian va saisir la juridiction administrative et entend demander une indemnisation pour son client. Ce ne serait pas la première fois : en 2011, l'avocat a déjà contraint l'Etat à indemniser deux détenus des maisons d'arrêt de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, et de Bois d'Arcy, dans les Yvelines.

Samedi, le Conseil d'Etat, dénonçant une "atteinte grave et manifestement illégale" aux libertés fondamentales des détenus, a ordonné la dératisation et désinsectisation de la prison des Baumettes. Mais pour Me Arakelian, "les Baumettes c'est l'arbre qui cache la forêt."

"C'est affolant"

Interrogée sur Europe 1 mercredi, Véronique Vasseur, ancien médecin à la prison de la Santé et auteure d'un livre sur le sujet ("Médecin chef à la prison de la Santé"), a estimé que ce ne sont pas aux détenus de dénoncer leurs conditions de vie. "Je trouve ça insensé que personne de l'intérieur (gardiens, surveillants, médecins, infirmières, avocats... nldr) ne dénonce", a-t-elle réagi. "Maintenant, le scandale ne va sortir que des détenus qui vont aller porter plainte devant les tribunaux administratifs pour traitement inhumain et dégradant, c'est affolant".