Appel au blocage des prisons mardi

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avec AFP
Les personnels pénitentiaires veulent exprimer "leur ras-le-bol" face à la surpopulation carcérale.

Le premier syndicat pénitentiaire, l'Ufap-Unsa Justice, appelle au blocage de tous les établissements pénitentiaires mardi afin d'exprimer le "ras-le-bol" de la profession et dénoncer une politique carcérale "en déroute". L'organisation représentative appelle à des rassemblements devant tous les établissements, maisons d'arrêt (courtes peines ou détention provisoire), centres de détention et maisons centrales (peines plus longues).

"Il s'agit de bloquer l'institution", a expliqué le secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa Justice, Stéphane Barraut. "C'est un coup de semonce, pour faire prendre conscience à nos dirigeants de l'urgence", a-t-il ajouté. "Là, on dit: il va falloir qu'on s'occupe réellement de la pénitentiaire." 

En cause, la surpopulation carcérale, le manque de moyens, mais aussi le "démantèlement de (la) sécurité" des établissements et des personnels. Les prison françaises ont battu début mai un nouveau record de population carcérale avec 67.839 détenus, pour seulement 57.235 places.

Le syndicat dit avoir pris acte du plan de renforcement de la sécurité en prison, annoncé début juin par la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui va mobiliser plus de 33 millions d'euros. Pour Stéphane Barraut, "c'est un premier pas", mais "on attend de voir concrètement ce que cela va apporter sur le terrain".

Le syndicat s'inquiète par ailleurs du maintien de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui interdit les fouilles systématiques. "On demande une réécriture de la loi. Quand il y a contact avec l'extérieur (au sortir des parloirs principalement), il doit y avoir fouille du détenu", explique Stéphane Barraut.