Une plainte contre X pour homicide involontaire a été déposée jeudi au tribunal de Saint-Brieuc, dans les Côtes d'Armor, après le décès, en 2009, d'un homme ayant transporté des algues vertes provenant de plages bretonnes, a-t-on appris auprès de sa famille.
Thierry Morfoisse, âgé de 48 ans, avait été retrouvé mort près de son camion, le 22 juillet 2009, une dizaine de minutes après avoir déchargé des algues vertes au centre de stockage de Launay-Lantic, près de Saint-Brieuc.
Les gaz déclenchent l’infarctus
En novembre dernier, le procureur de la République de Saint-Brieuc, Gérard Zaug, avait classé le dossier sans suite estimant, sur la foi d'expertises médico-légales, que le décès du chauffeur était lié à son état de santé antérieur.
Dans un rapport établi à la demande de la famille, deux médecins et un toxico-chimiste ont cependant conclu en mars que l'inhalation de sulfure d'hydrogène - un gaz très toxique dégagé par les algues vertes en décomposition - avait "de manière quasi-certaine déclenché (...) l'infarctus" de Thierry Morfoisse.
Un accident du travail
La plainte pour homicide involontaire "par négligence ou imprudence et manquement grave à une obligation de prudence et de sécurité", déposée auprès du doyen des juges d'instruction, vise notamment à faire reconnaître le décès de Thierry Morfoisse comme un accident du travail.
"Même si les algues ne sont pas la seule cause de la mort de Thierry Morfoisse et s'il avait des problèmes cardio-vasculaires, il n'aurait jamais dû effectuer ce travail l'obligeant à décharger des bennes remplies d'algues vertes", a déclaré André Ollivro, membre du comité de soutien de la famille du chauffeur.
Le 28 juillet 2009, une semaine après le décès de Thierry Morfoisse, un cavalier de 28 ans avait été victime d'une grave intoxication après avoir été exposé à un amas d'algues vertes sur une plage de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes d'Armor. Son cheval était mort asphyxié.