Algues vertes, 134 M d'euros

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Europe1.fr (avec Reuters) , modifié à
Les associations jugent insuffisant le plan défendu par Bruno Lemaire.

Le plan de lutte contre les algues vertes marque un virage pour l'agriculture française avec le souci de bonnes pratiques qui ne prendront toutefois pas effet d'"un claquement de doigts", a dit vendredi Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Agriculture et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, ont présenté à Rennes le plan quinquennal de 134 millions d'euros dévoilé mercredi dernier en conseil des ministres.

Le gouvernement s'était engagé l'été dernier à s'attaquer au fléau des algues vertes, qui envahissent le littoral breton, après la mort d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une place des Côtes-d'Armor. Les émanations toxiques des gaz avaient alors été mises en cause.

"Tenir compte des contraintes économiques"

"Ce plan a été élaboré en accord et en concertation avec la profession agricole avec des appels à projets qui viendront des agriculteurs eux-mêmes", a précisé Bruno Le Maire, soulignant qu'il fallait "tenir compte des contraintes économiques de l'agriculture".

"Il ne s'agit plus uniquement de produire le plus possible mais avec le souci des bonnes pratiques agricoles. On vise une eau quasiment comme de l'eau de source, avec le développement des zones naturelles, des zones humides, des prairies extensives", a dit le ministre de l'Agriculture. Il considère qu'un "virage important" a été pris pour l'agriculture bretonne :

Les associations sceptiques

Chantal Jouanno a déclaré qu'il faudrait "dix à quinze ans" pour espérer éradiquer le phénomène des marées vertes, compte tenu du temps de résorption dans les sols des nitrates d'origine agricole qui favorisent en aval la prolifération des algues. Elle a toutefois promis leur baisse de "30 à 40% d'ici 2015" sur les bassins versants où seront expérimentées de nouvelles pratiques.

Mais les mesures n'ont pas convaincu les représentants d'associations de défense de l'environnement."Ce plan n'est pas à la dimension du problème. Il affiche une ambition mais n'a pas les moyens de son ambition", a estimé Gilles Huet, délégué de l'association Eau et Rivières.

"Il faudrait investir 70 millions d'euros pour la seule baie de Lannion et il est question de 134 millions d'euros pour huit baies en Bretagne, cherchez l'erreur", a-t-il ajouté. Le président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), Laurent Kerlir, s'est de son côté réjoui d'avoir été "entendu". "Maintenant, il faudra vérifier la pertinence des efforts", a-t-il toutefois observé.