Algérien expulsé : ses proches le pensaient en mission humanitaire

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avec AFP , modifié à
Le père et des amis de l'Algérien soupçonné de recruter des Français pour le djihad en Syrie assurent qu'il "ne ferait pas de mal à une mouche".

Incompréhension à Albertville. Les proches de l'Algérien expulsé jeudi, et vivant à Alberville, se sont dit persuadés, vendredi, qu'il était parti faire de l'humanitaire. Selon le père du jeune homme, parti en réalité recruter des Français pour le djihad en Syrie, son fils "ne ferait pas de mal à une mouche".

"Il est innocent, il est gentil". Quand il est parti, il a dit 'je vais donner un coup de main, il y a des malades'", a affirmé son père. Ferhat Bouhabila ne croyait en effet pas une seconde que son fils s'était rendu en Turquie, pour la Syrie, "pour le djihad". Interrogé au pied de son immeuble dans un quartier populaire d'Albertville, le père du jeune homme, cheveux gris et veste à carreau, ne veut d’ailleurs toujours pas y croire. Il a expliqué que son fils "n'a jamais recruté de jeunes". "Il ne va pas tous les jours à la mosquée, il est innocent, il est gentil, il parle à tout le monde, c'est une erreur" a répété Frehat Bouhabila.

Regardez le témoignage des proches et du père du jeune homme expulsé :

A Albertville, des proches du présumé jihadiste...par BFMTV

"Il est un fêtard, il sortait". Des amis de Sala Bouhabila ont ensuite expliqué que le jeune homme "est quelqu'un comme tout le monde". "Je n'y crois pas à cette histoire, je crois pas qu'il ait été faire le jihad, on sortait ensemble en boîte de nuit faire la fête, il n'est pas du tout radical", a affirmé un de ses amis, Maydime qui n'a pas souhaité donné son nom de famille. Tewfik, un autre proche, sait qu'"il est un fêtard, il sortait, il vivait comme tout le monde, il n'a rien à voir avec tout ça, peut être qu'il s'est fait piéger", a-t-il jugé.

"Il était parti faire de l'humanitaire". "Il n'a pas la carrure d'un jihadiste, ceux qui le sont ont des grosses têtes, mais dès qu'on a la barbe on est visé !" a-t-il regretté. Pour Abdel, un autre de ses amis, "j'ai entendu dire qu'il était parti faire de l'humanitaire, je suis surpris". Des propos confirmés par Maydime qui assure que son ami "allait faire de l'humanitaire" et qu'il "ne ferait pas de mal à une mouche".

Les proches de l'Algérien parti recruter des Français pour le jihad en Syrie et vivant depuis ses 2 ans à Albertville.

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"Il ne faut pas dire que c'est un terroriste". Selon ces riverains, l'Algérien fréquentait la mosquée du quartier : "je le connais, il va à la mosquée, il ne faut pas dire que c'est un terroriste, c'est pas vrai !", affirmait un monsieur d'une soixantaine d'années, de confession musulmane, devant l'édifice religieux discret, qui s'apprêtait à célébrer la prière du vendredi. "Ici à Albertville, l'Islam est impeccable" affirmait encore cet homme qui refusait de dire son prénom et nom.

Expulsé le lendemain de son retour en France. Selon le ministère de l'Intérieur, le suspect a été interpellé en mars en Turquie dans un car convoyant un groupe vers la Syrie. Il a ensuite été remis aux autorités françaises mercredi, qui ont immédiatement procédé à son expulsion dans la matinée de jeudi. Selon les enquêteurs, le jeune homme est bien lié à des "membres de la mouvance islamiste radicale qui ont été impliqués dans le recrutement d'individus pour intégrer des filières jihadistes à destination de l'Afghanistan et de la Syrie", avait affirmé l'Intérieur dans un communiqué jeudi.

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L'INFO - La France expulse un Algérien suspecté de recruter pour le djihad