Air France : "un chantage à l’emploi"

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avec Olivier Samain , modifié à
TEMOIGNAGE – Pour le syndicaliste David Ricat, la suppression de 5.122 postes sans réelles négociations ne passe pas.

"Déception et colère". Voilà résumé, en deux mots, le sentiment des syndicats d’Air France, que la direction veut contraindre à accepter sans discussion le plan stratégique qui conduit à la suppression de 5.122 postes d’ici la fin 2013. Soit 10% des effectifs.

Ces annonces concernent principalement le personnel au sol. Toutefois, les hôtesses, les stewards et les pilotes sont aussi dans la ligne de mire. Ces suppressions de postes se feront par le non-remplacement des départs en retraite, des départs volontaires et le passage à des temps partiels.

"Plus de questions que de réponses"

Et la direction de la compagnie aérienne a été claire. Elle a fait savoir qu’il n’y aurait pas de licenciements, à la condition que la négociation avec les syndicats aboutisse.

David Ricat, délégué CGT Air France, confie à Europe 1 son sentiment de "déception parce qu’on ressort avec beaucoup plus de questions que de réponses, notamment sur la manière dont va s’y prendre la direction pour réduire les effectifs. Et puis de colère, parce qu’on est clairement sur un chantage à l’emploi qui est inacceptable."

Pas de dialogue avec les syndicats

Au-delà des considérations financières, l’objectif de ce plan est, selon le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac, de "renouer avec la croissance et redevenir un objet de fierté non seulement pour tous les salariés mais aussi pour tous les Français qui nous font l'honneur de prendre nos avions".

Pour David Ricat en revanche, "en gros, c’est ‘je ne procéderai pas à des départs contraints sauf si les syndicats ne signent pas mon plan’." Et le syndicaliste de rappeler, très remonté,  qu’ "il y a des réunions de négociations qui ont cours depuis fin avril et à chaque fois qu’on veut amener notre grain de sel sur certains points avec des questions, voire des améliorations à nous proposer, on nous répond que non, c’est un plan global et qu’il faut l’accepter dans sa globalité ou le refuser. Et si on refuse, on nous dit : ‘vous serez responsables des licenciements qui auront cours à Air France’."

Le délégué syndical prévient : "sur la méthode c’est très limite et ça nous met beaucoup en colère. Ca ne marchera pas."