Affaire Delarue : les dessous du trafic

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Assiya Hamza , modifié à
D'après la "receleuse" de Jean-Luc Delarue, l'animateur était très "stressé" et envahissant.

C'est le procès "VIP" de la cocaïne. Des peines d'emprisonnement de six à deux ans ferme assorties de fortes amendes ont été requises mardi à Nanterre contre cinq hommes soupçonnés d'avoir participé à un trafic de cocaïne auprès desquels s'approvisionnait notamment l'animateur-producteur Jean-Luc Delarue. Pendant les deux jours d'audience, les consommateurs des beaux quartiers parisiens ont raconté les coulisses de cette dépendance.

La dépendance à la cocaïne, les autres clients, tous triés sur le volet, l'ont aussi vécue et racontée à la barre. "La cocaïne a été un passeport pour la liberté, elle me donnait plus d'assurance, une meilleure image de moi", a expliqué une cocaïnomane de 54 ans, rapporte Le Figaro. Pour d'autres, c'était avant tout le moyen d'oublier un quotidien trop lourd à porter : surmenage, mort d'un proche, chômage précise le quotidien.

Le "côté festif" de la cocaïne

Aurélie J., une galeriste parisienne de 36 ans, elle, est tombée dans la cocaïne pour son "côté festif", raconte Le Monde.  En 2006, elle croise Farès B., l'organisateur présumé de ce commerce de cocaïne, lors d'une soirée où il venait de faire une livraison. Là, c'est le début de la descente aux enfers. Dans les endroits qu'elle fréquente, la cocaïne était "banale", a-t-elle raconté à la barre, un brin impressionnée, selon le quotidien. Sa consommation personnelle restait limitée à un gramme par semaine qu'elle payait 70 euros.

Mais un jour, la galeriste change de bord. De simple consommatrice, elle devient "receleuse", selon son propre terme. C'est alors qu'elle rencontre, par l'intermédiaire d'un ami commun, Jean-Luc Delarue, "Jean Luc" a-t-elle dit. En 2009, l'ex-animateur-vedette de France 2, lui demande de devenir son intermédiaire en passant commande pour lui. Très vite, Jean-Luc Delarue devient l'un des plus gros clients de  Farès B. Sa consommation se chiffre à près de 90.000 euros par an.

Des commandes par SMS

Entre elle et son fournisseur, tout se déroulait par SMS. Aurélie passait commande et, deux ou trois heures plus tard, la marchandise lui était livrée. VIP, surnom de Jean-Luc Delarue, "était de plus en plus stressé", a précisé la jeune femme en soulignant qu'il multipliait les mini-messages. Une impatience que son dealer présumé, Farès B lui faisait payer en monnaie sonnante et trébuchante. Le gramme de coke lui était facturé 90 euros, 30 euros de plus que le tarif appliqué aux autres clients.

En tant qu'intermédiaire, Aurélie prenait dix euros pour 20 grammes, soit 300 euros à chaque commande. La galeriste a reconnu avoir gagné "entre 3.000 et 3.500 euros" tout en se défendant de l'avoir fait pour l'argent.

Des réquisitions plus sévères pour  la "cheville ouvrière"

Des peines d'emprisonnement de six à deux ans ferme assorties de fortes amendes ont été requises mardi contre les cinq dealers. Contre les onze consommateurs, le procureur a demandé une condamnation "symbolique" à une peine d'un mois de prison avec sursis et des amendes oscillant entre 1.500 et 5.000 euros. Pour Aurélie J., les réquisitions ont été plus sévères. Une peine de 15 mois de prison avec sursis et une amende de 15.000 euros ont été requises contre la galeriste qualifiée de "grosse consommatrice" mais aussi de "cheville ouvrière de ce réseau".

Le tribunal correctionnel de Nanterre rendra sa décision jeudi.