Accident mortel d'hydrospeed : un ambulancier "en colère"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ce témoin de la noyade d'une fillette dans la Durance assure que toutes les conditions de sécurité n'étaient pas réunies au moment du drame.

Une série de défaillances, c'est ce que révèle l'enquête préliminaire pour homicide involontaire ouverte après la mort d'une fillette samedi dans un accident d'hydrospeed sur la commune de l'Argentière-la-Bessée dans les Hautes-Alpes. Agée de 11 ans, elle participait à une sortie de nage en eaux vives avec 10 camarades de sa colonie de vacances. Elle est restée coincée sous une barre de fer de 12 mètres de long qui traversait la rivière. Les sauveteurs n'ont pas pu la ranimer.

"Ça nous a mis en colère. Cette barre de fer se voyait", assure Yannick Labbe, un ambulancier qui a été le premier à tenter un massage cardiaque sur l'enfant. Un témoignage recueilli en exclusivité pour Europe 1 par Virginie Riva :

Le procureur de la République de Gap a parlé dès dimanche de "plusieurs manquements à la réglementation". Par exemple, le moniteur, un stagiaire de 19 ans qui préparait son brevet d'état, aurait dû "normalement être supervisé par son maître de stage", a indiqué Philippe Toccanier. De plus, "quand il y a un mineur dans le groupe, un maximum de huit personnes peuvent être encadrées, en l'état ils étaient onze".

Autre problème : "aucune reconnaissance de la rivière n'avait été faite au préalable, ce qui aurait permis de détecter la présence" de la barre de fer sous laquelle la fillette a été coincée. Cet objet "pourrait provenir de la destruction d'un pont routier il y a une dizaine d'années", a précisé lundi le procureur. Par ailleurs, "les attestations relatives à la capacité de nage des enfants n'ont été ni fournies, ni sollicitées par la société".

La garde à vue du gérant du club nautique et de l'un de ses moniteurs a été prolongée lundi. D'autres personnes pourraient être entendues. Les activités du club nautique, qui appartient à la Fédération française de canoë-kayak, ont été suspendues pendant l'enquête. Les autres enfants de la colonie ont regagné Etampes, dans l'Essonne, par le train dimanche après-midi et ont retrouvé leur domicile dans la soirée.