Absentéisme : que risquent les parents ?

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Les députés veulent suspendre les allocations familiales aux parents des élèves absents.

Lutter contre l’absentéisme scolaire, c’est l’objectif de la proposition de loi UMP adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale mardi. 287 voix contre 216 ont dit oui à ce texte visant à suspendre les allocations familiales, après "un premier avertissement", pour lutter contre l'absentéisme scolaire.

Mode d’emploi

Concrètement, la proposition de loi prévoit une réponse graduée. La sanction débute avec au moins quatre demi-journées d'absence non justifiées en un mois. Une fois l’absentéisme de l’élève constaté, le chef d'établissement doit le signaler à l'inspecteur d'académie. Ce dernier adresse alors un avertissement à la famille et "l'oriente vers des dispositifs d'aide". Dans le même temps, il saisit le président du conseil général afin que soit mis en place un contrat de "responsabilité parentale".

La procédure vis-à-vis des parents se durcit alors rapidement. Si, au cours du mois suivant, l'absentéisme de l'élève est à nouveau constaté, l'inspecteur d'académie a "l'obligation" de saisir le directeur de la Caisse des allocations familiales (CAF) qui suspendra le versement des allocations familiales. Si l’enfant ne s’absente plus de l’école et que son "assiduité" est remarquée, les parents verront alors la rétribution rétablie.

Un texte contre les "plus démunis"

L'opposition a voté contre ce texte, également dénoncé par les principaux syndicats d'enseignants et la première fédération de parents d'élèves, la FCPE. "Vous faites payer aux plus démunis votre renoncement à l'égalité des chances!", s'est écrié le socialiste Yves Durand.

"Vous tapez encore plus fort sur ceux qui sont déjà victimes de votre politique", a-t-il affirmé. Quant à la communiste Marie-Hélène Amiable, elle a accusé "la majorité de tout ignorer des causes réelles de l'absentéisme scolaire", mettant en avant les 60.000 suppressions de postes dans l'Education nationale depuis 2003.

Pour la rentrée de septembre ?

Ce texte, du député Eric Ciotti, répond à un voeu plusieurs fois exprimé par le président Nicolas Sarkozy, qui a souhaité l'entrée en vigueur du dispositif à la prochaine rentrée scolaire.

- Pensez-vous que sanctionner les parents permettra de limiter l'absentéisme des enfants ?