AF 447 : les boîtes noires arrivées en France

Repêchées début mai, le BEA les montre pour la première fois, jeudi, à la presse.
Va-t-on connaître les circonstances exactes du crash du Rio-Paris, qui s’est abîmé en mer en juin 2009 ? Après 23 mois au fond de l'océan, personne ne sait encore si les boîtes noires sont lisibles. Repêchées il y a une dizaine de jours dans le champ de débris de l'appareil , elles sont arrivées jeudi matin à l'aéroport parisien du Bourget où elles ont été montrées à la presse. Elles vont ensuite être analysées dans les bureaux d'enquête et d'analyse du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses). On saura lundi si les données que comportent les deux boîtes sont exploitables ou non.
Les données extraites et copiées
Première étape, sortir les boîtes noires des bacs d'eau douce dans lesquels elles sont plongées depuis 15 jours. En raison de l'enquête judiciaire, ces enregistreurs sont sous scellés. Les officiers de police judiciaire seront donc présents pour surveiller l''opération. Mais il faudra encore attendre plusieurs jours pour faire parler les enregistreurs, puisqu’il va d'abord falloir sécher le matériel dans des étuves spéciales pendant douze heures au minimum.
Ce week-end, au plus tard, toutes les données enregistrées sur les cartes informatiques seront extraites et copiées dans les bureaux du BEA. A partir de ce moment-là, une dizaine de personnes vont exploiter les données récupérées. Le Cockpit Voice Recorder (CVR) contient les enregistrements sonores, le Flight Data Recorder (FDR), les paramètres du vol.
Décortiquer chaque son
Des spécialistes acoustiques vont traquer tous les paramètres enregistrés : la vitesse, les mouvements de l'avion, la puissance des moteurs, mais aussi les nombreux bruits dans le cockpit. Pour parvenir à reconstituer le fil des dernières minutes de l'AF 447, les enquêteurs vont écouter les conversations dans le cockpit et devoir décortiquer tous les bruits. Chaque bouton actionné sur le tableau de bord a en effet son propre son.
On devrait donc ainsi pouvoir savoir quelles ont été les toutes dernières opérations réalisées par les pilotes, notamment s’ils avaient compris ce qu’il se passait. Et surtout, si l'avion avait perdu de la vitesse ou déroché subitement. Pour l’heure, l'accident reste toujours inexpliqué.