A quoi ressembleront les villes du futur ?

New Delhi compte environ 10 millions d'habitants.
New Delhi compte environ 10 millions d'habitants. © Reuters
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Caroline Vigoureux
Un rapport sur la question est rendu jeudi au Sénat.

970 pages pour réfléchir à la ville de demain. Dans un rapport rendu public jeudi, le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur propose 25 pistes pour envisager les villes du futur. Quels en seront les contours ? Europe1.fr lui a posé la question.

Quelle est la grande tendance qui définit la ville du futur ? La densité. En 2025, trente villes compteront entre 10 et 40 millions d’habitants. Et vingt cinq d’entre elles seront dans des pays du Sud ou des pays émergents. En 2030, 65% des habitants du monde vivront dans des villes, contre 50% aujourd’hui.

Est-ce une bonne chose ? La densité de population est une bonne chose sur le plan économique parce qu’elle permet de consommer moins d’énergie. Par exemple, la surface d’Atlanta est 26 fois plus grande que celle de Barcelone alors que la ville américaine compte moins d’habitants. Pourtant, le coût de leur énergie pour transporter les habitants est 10 fois plus élevé qu’à Barcelone. Les villes avec des banlieues pavillonnaires qui s’étendent coûtent très chères en énergie.

Vous préconisez donc d’en réduire la taille ? Il faut effectivement s’orienter vers des réseaux de villes moyennes. Il s’agit là d’une question mondiale pour dépenser moins d’énergie. Mais on ne peut pas réduire des villes comme Mexico, où il existe le plus grand bidonville du monde. Au lieu de le résorber, il faut l’améliorer en construisant des réseaux vers le centre ville, en favorisant la mixité sociale et en rassemblant les différentes fonctions (commerce, travail…).

N’est ce pas un peu utopiste ? Le problème de la politique urbaine, c’est qu’on ne peut pas changer ça en un jour. Ca prendra des années. Mais ce n’est pas parce qu’il s’agit de long terme, que les politiques ne doivent pas s’en occuper.