A quoi ressemble une salle de shoot ?

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Fabienne Cosnay (avec agences) , modifié à
Europe1.fr fait le point sur ce dispositif, déjà testé dans d’autres pays européens.

Ouvrir des salles de consommation de drogue, afin de mieux contrôler les ravages de la toxicomanie. L'idée est aujourd'hui débattue en France. L'occasion de faire le point sur ce dispositif.

Quel public ? Les salles de shoot sont réservées aux usagers de drogues dures telles que le crack ou l'héroïne. A l’étranger, l'accès y est généralement très encadré : les usagers occasionnels ou débutants et les mineurs n'y ont pas accès. Ces limitations servent notamment à empêcher l'incitation, voire l'initiation aux drogues.

Comment ça marche ? Dans ces "salles d’injection", les toxicomanes peuvent s'injecter de l’héroïne ou prendre du crack dans de bonnes conditions d'hygiène et sous le contrôle d’un personnel de santé qualifié. Les usagers s'y rendent avec leur drogue déjà achetée (héroïne, cocaïne, crack, médicaments). Les professionnels - médecins, psychiatres, infirmiers, assistants sociaux, éducateurs - n'aident pas à l'administration de la substance, mais sont là pour observer les pratiques.

Quels objectifs ? Le principal objectif est de limiter la transmission de maladies infectieuses (sida, hépatite C) grâce à la distribution de seringues stériles. Le défi est aussi de conduire les toxicomanes vers le sevrage. Un accompagnement social ou psychologique est également proposé.

Quels exemples ? Le dispositif a déjà fait ses preuves. La première salle de shoot a été ouverte il y a plus de 20 ans en Suisse. Depuis, d’autres "centres de consommation supervisées" ont été implantés en Europe (Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, Norvège, Suisse) mais aussi en Australie et au Canada.

Que disent les études ? Alors que le sujet fait débat depuis plusieurs mois dans la classe politique française, un rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) montre que ces centres n’augmentent pas le nombre de populations toxicomanes. Selon d’autres études, l’intérêt de ces salles de shoot est qu’elles permettent d’attirer les populations les plus à risques (notamment les sans abri ou les personnes atteintes de maladies infectieuses).