A deux mois du bac, c'est encore le flou

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Sophie Amsili et Noemie Schulz , modifié à
ENQUETE E1 - Des épreuves sont modifiées cette année. Mais les professeurs naviguent à vue.

Les candidats au bac 2013 vont devoir essuyer les plâtres. La réforme du lycée, entrée en vigueur en 2010 et destinée à rééquilibrer les différentes filières, a fait évoluer chaque année une nouvelle classe. Après la seconde et la première, cette année, c'est la terminale, et donc le baccalauréat, qui ouvre la marche. Dans un peu moins de deux mois, à partir du 17 juin, les lycéens passeront donc les premières épreuves d'un examen remanié. Problème : les professeurs sont dans le flou pour guider les élèves, ce que le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), qui est reçu jeudi au ministère de l'Education national compte faire savoir.

Les nouveautés du bac 2013. Toutes les séries des bacs général et technologique sont concernées par les nouveautés. Par exemple, tous les élèves passeront désormais une épreuve orale en plus de l'écrit pour les langues vivantes 1 et 2. Les élèves scientifiques auront également un nouvel exercice en physique chimie avec une analyse de document. L'épreuve d'économie de la filière ES, qui est dotée d'un très fort coefficient, a aussi été remaniée pour intégrer notamment un exercice inédit d'analyse statistique.

Le manque d'informations sur les épreuves. Mais les professeurs déplorent le manque d'information sur les réponses que devront apporter les élèves. "Pour l'instant tout ce qu'on peut dire aux élèves c'est 'voilà à quoi ressemblent les épreuves mais ce que vous devez répondre exactement, on n'est pas tout à fait en mesure de le dire'",  regrette Romain Geny, professeur de Sciences économiques et sociales (SES) dans le Pas-de-Calais, au micro d'Europe 1. "Par exemple, il y a des statistiques sur le PIB, sur la croissance. Est-ce qu'il faut les définir avant de commenter les chiffres ? Certains inspecteurs disent que oui, d'autres non. Alors on a tendance à charger la barque en leur disant mettez tout ce que vous pouvez."

Le flou sur les barèmes. Pour ne rien arranger, les professeurs n'ont parfois pas le détail des barèmes des exercices. On leur répond aujourd'hui que les commissions d'harmonisation, dans lesquelles les correcteurs discutent de leurs copies, serviront à préciser les choses. Sauf que ces précisions seront données après coup, après les épreuves.

Le SNES, premier syndicat de la profession, dénonce ces " errements" et demande donc au ministère des consignes plus claires, mais aussi que dans certaines matières comme l'histoire-géo où les programmes sont très chargés, on permette aux candidats de faire des impasses.