A Avignon, les imams du Sud-Est réunis contre le radicalisme

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avec Nathalie Chevance , modifié à
RELIGION - Ce rendez-vous lance les "états généraux contre le radicalisme" pour répondre à la la montée "alarmante" de l'extrémisme religieux.

C'est en quelque sorte une réunion de crise, conséquence d'une situation critique. Des cadres musulmans du quart sud-est de la France étaient réunis mercredi à Avignon pour la première des réunions régionales des "états généraux contre le radicalisme". Cette série de rendez-vous de réflexion avait été évoquée par l'Union des mosquées de France (UMF) le 2 juin, au lendemain de l'annonce de l'interpellation de Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du Musée Juif de Bruxelles.

De jeunes extrémistes virulents… Pour les imams, l'extrémisme religieux n'est plus un phénomène marginal : il se développe partout en France. Ils affirment voir monter le radicalisme dans leurs propres mosquées. Et leur constat est alarmant. Selon leurs témoignages, ils sont insultés et intimidés par des groupuscules composés de jeunes qui bien souvent revêtissent l'habit traditionnel afghan. Ces extrémistes viennent prier à la mosquée mais refusent d'écouter le prêche du vendredi. Et leur nombre peut parfois grimper, jusqu'à la centaine sur un total de 2.000 fidèles.

…"qui n'ont pas de savoir". "On a du mal à faire face. On est carrément en train de perdre une certaine crédibilité. Il faut dire la vérité, c'est vrai que c'est alarmant", confie au micro d'Europe 1 Rachid Hamrouchi, imam de Salon-de-Provence. Ces jeunes extrémistes "sont des gens qui n'ont pas vraiment de savoir. On leur dit qu'il faut se méfier de tout le monde et y compris des gens de leur propre communauté et surtout de leurs imams", estime-t-il. Pour mieux cibler ces groupuscules qui recrutent à la sortie des mosquées, certains imams réclament même l'installation de caméras de vidéosurveillance. D'autres insistent sur l'éducation, notamment des jeunes filles, de plus en plus tentées par le voile intégral.

"Ces attitudes n'ont rien à voir avec le djihad". "Le voile, c'est un reflet d'un certains comportement qui peut être plus grave, comme aller jusqu'à penser faire le djihad", déplore Zakaria Chaabi, imam d'Avignon. "Mon rôle, c'est de faire comprendre que ces attitudes là n'ont rien à voir avec la religion musulmane", explique-t-il.  D'où la nécessité pour l'Union des mosquées de France de former les imams et les aumôniers, d'harmoniser les prêches du vendredi et de renforcer le lien avec les parents, quitte à se rendre à leur domicile.

Cinq autres rassemblements régionaux doivent désormais se dérouler dans le cadre de ces "états généraux. Enfin, une "réunion de synthèse nationale" aura lieu d'ici fin 2014 et proposera alors un "plan d'actions".

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