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Christelle Pangrazzi, la rédactrice en chef adjointe du numéro spécial de 60 millions de consommateurs sur les obsèques, explique sur Europe 1 comment certains crématoriums, en revendant des matériaux retrouvés sur le corps des défunts, génèrent jusqu’à plusieurs millions d’euros.
INTERVIEW

Le magazine 60 millions de consommateurs a décidé d’alerter, dans un hors-série, sur le business des obsèques, en s’attaquant aux dérives observées dans certains crématoriums. "Peu de gens savent aujourd’hui que les matériaux sur les corps des défunts, qui sont faits avec des métaux assez nobles (dents en or, prothèses…) peuvent être récupérés et revendus différents secteurs, par exemple les secteurs de la voiture, de l’aéronautique ou de l’électroménager", explique la rédactrice en chef adjointe du magazine, Christelle Pangrazzi, au micro d’Europe 1.

Si elle refuse de qualifier "d’arnaques", ces pratiques, Christelle Pangrazzi affirme que les crématoriums peuvent parfois récupérer, grâce à ces procédés, des sommes assez importantes. "On a interviewé des intermédiaires qui nous ont dit que pour dix à douze tonnes de matériaux récoltés, on pouvait atteindre jusqu’à 700.000 euros. Un autre intermédiaire récolte lui 100 tonnes. On est donc sur des millions d’euros", indique-t-elle.

"Les familles ne sont pas forcément au courant"

"L’argent revient au crématorium une fois que l’intermédiaire a touché sa commission de 20 %", précise au micro d’Europe 1 Christelle Pangrazzi. Les crématoriums peuvent investir cet argent dans des associations, mais peuvent aussi en tirer des bénéfices. "Les familles ne sont pas forcément au courant. Il n’y a aucune obligation légale de les prévenir", dénonce la rédactrice en chef du magazine. "On est sur un vide juridique par rapport aux familles et un manque de transparence", précise-t-elle.

Les contrats d’assurance obsèques aussi dans le viseur

Le magazine alerte également sur les contrats d’assurance obsèques. Christelle Pangrazzi rappelle que ces contrats "ne sont pas des placements, mais des produits", indiquant qu’on peut cotiser en réalité parfois 40 ou 50 % de plus que nécessaire. "Nous avions mené une enquête à ce sujet il y a trois ans et nous l'avons refaite cette année. On avait alerté de différentes manières et on est sur les mêmes résultats", regrette-t-elle.