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Laetitia Drevet , modifié à
La secrétaire d'Etat Sophie Cluzel a alerté dimanche sur Europe 1 sur le fort taux de chômage auquel font face les personnes en situation de handicap. La loi prévoyant 6% de salariés handicapés dans les entreprises n'est pas encore respectée. 
INTERVIEW

La semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap touche à sa fin. L'occasion pour Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, de dresser un état des lieux en France, au micro d'Europe 1. "515.000 personnes handicapées sur 5 millions en France sont actuellement au chômage", précise-t-elle. Soit un taux de 10%, supérieur au chiffre de 8,4% en ce qui concerne l'ensemble de la population française.

À ce constat, Sophie Cluzel avance plusieurs explications. Tout d'abord, la loi qui prévoit que tout employeur de plus de 20 salariés doit employer au moins 6% de personnes handicapées est encore loin d'être pleinement respectée. "Actuellement, on est à 3,8% dans le privé, et presque 5% dans le public. Mais cela progresse", souligne Sophie Cluzel.

"Préjugés" et "auto-censure" 

La secrétaire d'Etat pointe les préjugés dont pâtissent les personnes handicapées, notamment sur leurs capacités, et leurs compétences. "On voit le handicap avant de voir la personne", affirme-t-elle. Elle évoque également une "auto-censure" qui fait souvent croire aux principaux intéressés que tel ou tel emploi ne serait "pas pour eux".

"Il faut montrer aux entreprises qu'embaucher une personne handicapée, c’est embaucher une compétence. Et surtout être accompagné financièrement, par des dispositifs simples et lisibles", explique la secrétaire d'Etat, prenant l'exemple des jeunes en contrat d'apprentissage. "En engageant un jeune en situation de handicap, les entreprises bénéficient d'aides financières supplémentaires. Car dans 70% des cas, l'apprentissage mène à l'emploi durable." Pour l'instant, 1% seulement des contrats d'apprentissage concernent des personnes handicapées.