26e campagne pour les Restos du Coeur

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avec AFP et Lionel Gougelot , modifié à
L’association a démarré sa campagne d’hiver lundi, sur fond de crise économique.

Les Restos du Cœur ont lancé lundi matin leur 26e campagne hivernale. Le but reste le même depuis 1985, année de création de l’association : aider les plus démunis sur le plan alimentaire, en distribuant de nombreux repas, ou leur redonner "les outils de leur autonomie".

Crainte sur les aides européennes

Cette 26e campagne s'est ouverte sur fond de crise économique qui s’installe, et qui inquiète l’association. Elle redoute ainsi la diminution des aides européennes. "Il est absolument nécessaire de sauver les aides de l'Europe et de l'Etat", a-t-elle insisté dans un communiqué.

Par ailleurs, les Restos du Coeur demandent que l'aide complémentaire de l'Etat soit "absolument maintenue : comment expliquer qu'au coeur de la crise économique et de la remontée des prix des matières premières les associations soient moins soutenues alors qu'elles n'ont jamais eu autant de personnes à aider ?"

103 millions de repas

Lors de sa première campagne, lancée grâce à un appel à la générosité de Coluche sur Europe 1, les Restos du Cœur avaient distribué 8,5 millions de repas, aidés par 5.000 bénévoles. Les choses ont depuis beaucoup changé. En 2009, l’association a ainsi distribué 103 millions de repas "équilibrés" (à un coût de moins d'un euro) à 830.000 personnes, dont 30.000 bébés de moins de 12 mois.

58.000 bénévoles étaient à pied d’œuvre, dans 2.056 centres répartis sur toute la France. Quelque 13.000 sans-abri ont été aidés chaque semaine (repas chauds ou maraudes), et 93 ateliers et chantiers ont reçu 1.350 personnes en insertion professionnelle.

"La misère ne s’arrêtera jamais"

Certains bénévoles sont présents depuis la première campagne. Christiane se souvient des premiers repas distribués, souvent grâce au système D. "Je prenais les produits alimentaires, je les faisais cuire chez moi, et je les donnais à eux qui étaient dehors", raconte-elle à Europe 1. "Je me suis toujours dit que ça allait durer. La misère ne s’arrêtera jamais. On a vu les parents, on voit les enfants maintenant".

Parmi les personnes qui ont le plus besoin des Restos du coeur, Olivier Berthe, président du mouvement, voit "des retraités, qui ne s'en sortent pas avec leurs petites retraites, des jeunes en galère, qui ne parviennent pas à se nourrir correctement, des mères avec de jeunes enfants, des familles entières". "Notre ambition, c'est bien sûr d'avoir moins de monde, mais il ne faut hélas pas oublier que sur les deux dernières années, la fréquentation de nos centres a augmenté de 20%...", a-t-il rappelé lundi.